La sphère de l’économie sociale et solidaire est longtemps restée en dehors des préoccupations traditionnelles des économistes, même si elle puise ses racines dans
une histoire déjà ancienne. En effet, l’économie sociale s’affirme dès la fin du XIXème siècle avec la constitution des associations, des coopératives et des mutuelles. Au
coeur de nombreux changements sociaux, ces entreprises aux statuts juridiques particuliers ont construit un modèle économique et social durable, qui place la
personne au centre de son projet.
Cette composante importante de notre économie regroupe aujourd’hui diverses activités en marge des logiques lucratives classiques et de la puissance publique. On
peut regrouper les entreprises de l’économie sociale en quatre grandes familles : les associations, les coopératives, les mutuelles et les fondations. Pour marquer
l’opposition de ces formes d’entreprises par rapport à l’économie publique et à l’économie capitaliste on parle également de « tiers secteur ».
Les entreprises de l’économie sociale sont attachées à leur passé, fidèles à leurs principes fondateurs et aux valeurs d’humanisme et de solidarité qu’elles font vivre
depuis plus d’un siècle. Mais aujourd’hui plus que jamais, ces entreprises sont résolument ancrées dans le présent et tournées vers l’avenir. La nécessité de toujours
repenser les dispositifs de lutte contre l’exclusion, l’aspiration des citoyens à une économie et des entreprises responsables, les enjeux environnementaux, le
développement local et durable, la participation des citoyens, la solidarité Nord‐Sud…, entraînent les entreprises de l’économie sociale à innover sans cesse. Elles sont
en particulier les principales inspiratrices de l’entrepreneuriat social, un entrepreneuriat à la croisée de l’initiative privée et de l’intérêt collectif. Les entreprises de
l’économie sociale sont aussi souvent le support d’initiatives que l’on retrouve aujourd’hui sous le terme d’économie solidaire.