Début juin 2010, le Secours populaire d’Angers (Maine-et-Loire) annonce qu’il ferme ses portes, pour une durée indéterminée. Le motif ? Plus rien à distribuer aux personnes qui viennent chercher de l’aide. C’est la première fois que l’association, créée en 1945, rencontre une pareille situation.
Julien Lauprêtre, président du Secours populaire évoque « un raz-de-marée de la misère. Il y a une croissance des demandes sans précédent : on compte 20% de besoins en plus, tous nos comités sont sur la corde raide. » À Angers, rien qu’au premier trimestre, 700 foyers supplémentaires ont sollicité l’aide du Secours populaire, comparé à la même période en 2009. Soit 3.000 ménages au total. Les Restos du Cœur de la ville ont eux aussi enregistré 35% d’inscriptions en plus.
Sur le territoire national, 840.000 personnes sont accueillies chaque jour par les Restos du Cœur. Soit 40.000 personnes de plus que l’an dernier. Pour l’association, qui doit faire doit faire face à des situations de plus en plus précaires et alarmantes, « c’est le signe évident que la crise s’installe ». En 2009 déjà, les Restos du Cœur avaient annoncé une hausse sans précédent de 12,5% du nombre de bénéficiaires [1]. On atteignait alors les 100 millions de repas distribués par an, soit près du double de l’année 2000 [2].