Rendez-vous est pris, par un bel après-midi d’hiver, dans l’ancienne caserne où la direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sports de la Somme a élu domicile. Quel lien entre la Jeunesse et les Sports et les MAIA ? C’est simple : la quasi totalité des délégués départementaux à la vie associative (DDVA), qui pilotent les MAIA, sont issus de ce ministère, très impliqué dans la vie associative. Ainsi, Madame Carasso-Roitman, DDVA de la Somme, est également directrice régionale adjointe de la Jeunesse et des Sports. Son adjoint, Monsieur Modeste, est également conseiller d’Education populaire et de Jeunesse. L’accueil est chaleureux.
Profession : facilitateur
« Une des missions de la MAIA est de faire le lien entre les associations et les services déconcentrés de l’Etat dans le département » explique Monsieur Modeste. Il lui appartient non seulement d’aiguiller les associations vers les bons interlocuteurs selon le problème rencontré mais également de simplifier autant que possible les procédures administratives et financières.
Mise en place en septembre 2000, la MAIA de la Somme coordonne près d’une vingtaine d’interlocuteurs habituels des associations : la préfecture de la Somme, les trois sous-préfectures du département (Abbeville, Montdidier et Péronne), la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (DDASS), la direction départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DDTEFP), la direction régionale des Affaires culturelles (DRAC), les points d’appui à la vie associative… Bref, tout un réseau de spécialistes que les trois personnes dédiées à la MAIA se doivent de fédérer et de dynamiser pour le plus grand bien des associations « clientes ».
Quand la MAIA s’occupe de l’argenterie ?
Une autre grande mission des MAIA est de sélectionner et d’instruire les dossiers Jeunesse et d’Education populaire, puis de les présenter lors du vote des budgets au conseil général. Les fédérations de parents d’élèves, les Francas, les foyers ruraux et autres FOL (Fédérations des Oeuvres Laïques) viennent souvent consulter la MAIA , notamment en fin d’année, pour voir où en sont leurs dossiers à la Trésorerie générale. L’aide au montage de projets et le suivi réalisés sur les dossiers présentés occupent près d’un tiers du temps disponible de la MAIA.
Des formations accessibles à tous
La formation est également une grande mission dévolue à notre bourdonnante abeille. Ainsi, un fonds commun d’aide à la vie associative de 25 000 euros (cofinancé à part égale par l’Etat et le conseil général de la Somme) a été voté au titre du budget 2002. Il a permis de former des bénévoles aux fondamentaux de la vie associative.
Pour ce genre d’opérations, la MAIA ne délivre pas elle-même les formations mais travaille en étroite collaboration avec les deux points d’appui locaux à la vie associative d’Amiens et d’Abbeville. S’adressant principalement à des bénévoles, les formations ont souvent lieu le samedi matin. En 2002, près de 200 associations ont ainsi suivi ces formations. Une des autres attributions de la MAIA, en terme de formation, est de mettre en place des stages sur l’évolution de la vie associative destinés au personnel des services déconcentrés de l’Etat.
De l’info, toujours de l’info
Il appartient également à la MAIA d’organiser des séances d’information pour relayer les dispositifs mis en place par l’Etat et pour faire se rencontrer les différents acteurs. A cet effet, la MAIA de la Somme organise chaque année un forum où se côtoient partenaires institutionnels, représentants de la ville, du conseil général, des services déconcentrés de l’Etat… et les associations. Des ateliers sont également organisés par la MAIA. Le prochain aura pour thème "les différentes procédures d’agréments délivrés par l’Etat".
Un autre outil d’information important est la "mallette associative". Elle est diffusée aux nouvelles associations lors de leur déclaration à la préfecture ou la sous-préfecture. Ainsi, chaque année, entre 300 et 400 associations de la Somme en reçoivent un exemplaire. Celle-ci se compose d’un guide du bénévole, du livret du bénévole associatif de la Somme réalisé par la MAIA, de la charte d’engagement des DDVA au niveau national et du guide pratique pour les associations GUIDON.
Par ailleurs, toutes les ressources documentaires de la MAIA peuvent être consultées (sur place) par les associations. Enfin, sur le plan européen, la MAIA participe à des ateliers organisés au niveau des conseils régionaux. Ces ateliers permettent aux différents acteurs institutionnels et aux grandes fédérations de se rencontrer et d’échanger sur leurs pratiques respectives.
Autonomie et reconnaissance
Les changements intervenus dernièrement à la tête de la délégation à l’Innovation et à l’Economie sociale (DIES) ont entraîné l’interruption des réunions que la DIES organisait auparavant sur le plan national avec l’ensemble des DDVA. Celles-ci devraient reprendre en 2003. Mais, selon mon interlocuteur, le plus important est d’être reconnu par les acteurs locaux, sans attendre systématiquement le soutien de l’organisme central. « Je lance, je programme, je fais, tel est notre leitmotiv. Nous préférons annoncer des objectifs que certains pourraient qualifier de modestes mais nous y tenir plutôt que de tirer des plans sur la comète et ne jamais les réaliser. Nous ne pratiquons jamais la politique de la chaise vide », poursuit Alain Modeste. « Il est important également de montrer aux institutions - le département mais aussi la région - que nous existons. Dans cet esprit, nous avons réussi à intégrer deux journées entièrement consacrées à la vie associative dans le prochain plan de formation de la région ». Une rencontre très instructive, en Somme…
Références : C’est la circulaire du 22 décembre 1999 relative aux relations de l’Etat avec les associations dans les départements qui institue le dispositif des MAIA. Il est stipulé dans ce document que les Missions d’Accueil et d’Information des Associations (MAIA) sont placées sous la responsabilité du délégué départemental à la Vie associative (DDVA). L’objectif est d’identifier les dispositifs d’accueil et d’information au sein des services de l’Etat et de simplifier leurs relations avec les associations. La MAIA coordonne les fonctions d’accueil, diffuse les informations, assure le suivi de la formation des agents de l’Etat ainsi que la liaison avec les responsables associatifs et les collectivités territoriales.