Alors que le gouvernement cherche à réduire les niches fiscales, la question du mécénat des entreprises est une nouvelle fois reposée. Et ce n’est pas illégitime car la justice fiscale est pour nous, acteurs de la solidarité au quotidien, un enjeu essentiel.Cependant nous réaffirmons ensemble que le mécénat des entreprises est plus un investissement social qu’un coût pour la société. Le don financier, ou en nature, est un maillon essentiel de la solidarité quotidienne dans tous les territoires. Près de 9 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté et la remise en cause de la forme actuelle du mécénat des entreprises aurait des conséquences très concrètes pour les plus fragiles.En matière d’alimentation par exemple, la moitié environ des denrées distribuées par les associations proviennent des entreprises de la grande distribution, encouragée par l’avantage fiscal du mécénat. Ce mécénat, indispensable à l’action des associations, leur permet d’offrir des repas complets et équilibrés aux plus démunis.Chacun de ces repas est aussi une occasion de reconstruire le lien social autour des personnes vulnérables pour leur permettre de retrouver leur place dans la société. Alors que le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a été multiplié par 2 depuis 10 ans, si le mécénat de la grande distribution venait à se tarir, c’est tout un pan de l’action sociale en France qui serait déstabilisé, et plus de 5 millions de personnes vulnérables qui seraient encore fragilisées.Autre exemple, 3 millions de Français se privent de produits d’hygiène de base...
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Une tribune signée, entre autres, par Jean-Christophe Combe, Jean Marie Destrée, Xavier Du Crest De Villeneuve, Marie France Eprinchard, Louis Gallois, Thibault Guilluy, Jonathan Jérémiasz, Jean Moreau, Jérôme Saddier, Prosper Teboul