Mais aucune certification officielle ne permet d’étayer ce propos ! Si ces sacs étaient réellement biodégradables, ce caractère devrait être contrôlé par l’application de la norme NF EN 13432, or ce n’est absolument pas le cas.
Le NEOSAC est constitué majoritairement de polyéthylène, plusieurs références indiquent clairement que ce matériau est inerte et non biodégradable. Ce sont les additifs ajoutés à la matière qui conduisent à une fragmentation du sac sous forme de " paillettes ", mais en aucun cas à sa biodégradation. " Dans ce cas, la pollution visuelle disparaît, mais les déchets de polyéthylène ne sont pas éliminés et restent disséminés dans la nature " déclare Florence Couraud, chargée de Campagne Production Propre au CNIID.
De plus, la nature de l’additif permettant la fragmentation du polyéthylène est tenue secrète par les fabricants ! Des études passées et récentes montrent qu’il s’agit de produits toxiques à base de dithiocarbamates, un puissant pesticide, qui de surcroît peut contenir des métaux lourds qui seront libérés dans l’environnement. (1)
En sus de cet additif de déstabilisation, le plastique contient de nombreux autres additifs indispensables à sa fabrication. Certains de ces additifs sont toxiques et seront également libérés dans le milieu lors de la dégradation du sac. Quelles sont les conséquences de l’accumulation de ces produits dans les sols ? Nous ne connaissons pas les impacts d’une telle pollution, lente et invisible.
Le NEOSAC, contrairement à ce qu’affirment ses promoteurs, ne constitue donc absolument pas une avancée en matière de développement durable. Pire, il conduit à la dissémination de sous-produits toxiques sous couvert de biodégradabilité.
Le CNIID tient donc à alerter l’opinion publique sur les dangers que représentent l’utilisation de tels sacs qui troublent l’usager par un vocabulaire trompeur et qui ne résolvent pas le problème environnemental que pose les sacs plastiques. Seul le recours à des sacs réutilisables permettrait une avancée vers une société plus respectueuse de son environnement. Dans une récente note de synthèse, l’ADEME confirme que les alternatives dégradables ou fragmentables apparaissent inappropriées et que les efforts doivent avant tout se concentrer sur les solutions réutilisables.(2)