L’idée selon laquelle il vaut mieux payer quelqu’un à travailler plutôt qu’à ne rien faire est aussi vieille que le chômage. La question d’utiliser de façon plus active les budgets considérables d’indemnisation des chômeurs est régulièrement débattue depuis que le chômage de masse s’est installé. Le projet Territoires zéro chômeurs de longue durée (TZCLD) a beaucoup fait parler dans les médias. Variante audacieuse de « l’activation des dépenses passives », l’idée est en effet intrigante : recruter des chômeurs de longue durée dans une « entreprise à but d’emploi » (EBE) qui équilibre ses comptes avec une subvention correspondant au montant des aides qui auraient été versées aux chômeurs.
Comment cette idée pourrait-elle réussir là où toutes les politiques précédentes ont échoué ? Parce qu’elle ne résulte pas d’une politique publique venue d’en haut, mais d’initiatives locales pilotées par des entreprenants inspirés et opiniâtres, en lien étroit avec leurs territoires. Une séance de l’École de Paris du management consacrée au territoire de Pipriac et Saint-Ganton le montre.