Dans votre circonscription, êtes-vous touchés par les délocalisations ou autres restructurations ?
A Pont-Audemer, nous avons perdu en 2006 l’usine de cirage Kiwi qui a fermé en raison de la réduction du marché. La production est partie en Afrique du Sud. A Pont-Audemer, on a perdu aussi il y a trois ans Costil, la plus belle tannerie française, qui travaillait pour le luxe et l’automobile. Costil était un fleuron industriel français. C’est une grande perte que nous aurions pu éviter. La société appartenait à un groupe familial. Elle a été rachetée par le CDR, une filiale du Crédit Lyonnais, qui l’a ensuite revendue à des italiens, lesquels étaient des escrocs qui n’avaient aucun plan, aucune stratégie pour l’entreprise. Ils ont d’ailleurs été mis en prison. A Bernay, également dans l’Eure, on a eu une aventure plus heureuse avec une entreprise qui fabrique du parfum qui a pu être rachetée en partie. Mais 100 salariés sont quand même restés sur la touche sur 600 à 700 emplois. Sur un bassin d’emplois de 40 000 personnes, ça compte.
Peut-on ancrer les emplois sur le territoire et comment ?
La problématique n’est pas de ne pas supprimer d’emplois, mais d’en créer. Je vous ai parlé des emplois supprimés dans ma circonscription. Mais on en a aussi créé avec plusieurs installations. Je crois à la dynamique et au mouvement qui font que des emplois naissent et d’autres meurent. Mais il faut accompagner les personnes dans ce processus de transformation. Et c’est vrai que des fermetures comme Costil auraient pu être évitées. Si j’avais connu les Scop à l’époque, je vous aurai sans doute consultés.