Historiquement, les logiciels cliniques étaient des systèmes simples. Ils permettaient la gestion des patient.e.s (identité, adresse, facturation) et colligeaient l’information clinique remplie par les praticiens. Ces systèmes basiques n’étaient pas considérés comme faisant partie de la médecine et n’étaient donc pas soumis aux processus scientifiques et aux obligations morales de l’innovation médicale.
Dans un futur proche (maintenant ?), nous disposeront d’une gamme de programmes interactifs et complexes qui, il est probable, auront une influence sur les résultats cliniques (positive ou négative). Nous auront des algorithmes de prédiction clinique, des aides à la décision clinique, des applications mobiles, des moteurs de triage (aux urgences par exemple), de l’aide automatique au codage… Même si cela n’est pas encore clairement démontré, nous parlons ici de diminuer les erreurs médicales, d’améliorer la présentation de l’information clinique, de réduire la souffrance et de sauver des vies.
Le modèle économique de développement de ces algorithmes impose leur propriétarisation. Le code source de ces programmes est majoritairement caché et la protection de la propriété intellectuelle se fait au détriment des patient.e.s. Ceci est contraire à l’éthique médicale qui préconise le partage des connaissances au reste de l’humanité.