La nécessité de construire de nouveaux indicateurs de richesses ou pourquoi construire de nouveaux indicateurs de richesses ?
La construction de nouveaux indicateurs de richesses suscite un intérêt
renouvelé à la lumière des problématiques de crise. Que révèle la volonté
de développer l’usage de l’indicateur de développement humain (IDH),
d’approcher le bonheur intérieur brut (B.I.B) ? Que recouvrent les
démarches d’évaluation de la responsabilité sociale des entreprises
(R.S.E) ou de l’utilité sociale ? A quelles problématiques renvoient-elles ?
Une vision d’ensemble de ces notions et de ces enjeux a été retracée dans
une perspective historique puis politique par Maurice PARODI
et Laurent FRAISSE.
Des repères historiques
La question de la valeur, et donc de la mesure
de la richesse,a surgi avec l’économie politique
naissante à la fin du XVIIIe siècle. La notion
d’utilité apparaît à travers des théories fondées
sur la préférence individuelle à la fin du XIXe.
Après la seconde guerre mondiale,des agrégats
macroéconomiques comme le produit intérieur
brut (P.I.B), outil majeur de la planification, se
mettent en place avec les systèmes de
comptes nationaux. Aujourd’hui dénoncées,
les limites du PIB renvoient à la méthode qui
additionne des valeurs ajoutées marchandes
hétéroclites, y compris celles issues d’activités
de réparation subies, mais surtout à son
objectif, qui exclut la prise en compte des
enjeux sociaux et environnementaux.
Parallèlement, des indicateurs sociaux ont pu
être élaborés depuis les années 1960 aux
niveaux international (ONU, Banque Mondiale)
comme national, régional ou départemental
(portrait social, observatoires, …). Ils sont
mobilisés comme outil de lecture de l’état des
problématiques sociales, y compris à travers
des indicateurs synthétiques comme l’Indicateur
de développement humain (IDH).
Pour autant, la mesure combinée des
“performances économiques et du progrès
social” (intitulé de la Commission Stiglitz)
constitue un nouveau défi contemporain et son
besoin de tenir compte des trois piliers
de développement que sont l’économique,
le social et l’environnemental.