En France, le Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID) fédère les membres de la Coordination nationale pour la réduction à la source, qui compte plus de 230 membres, qu’il s’agisse d’associations ou de réseaux d’associations. La majorité d’entre elles combattent la pollution générée par les incinérateurs de déchets, ou des projets visant à ajouter de nouvelles usines dans un des pays qui s’est focalisé sur cette technologie, à l’instar de ce qui se fait dans le domaine du nucléaire. Les résultats négatifs sont principalement de deux ordres.
* Empoisonnement d’êtres humains
Le ministère de l’Ecologie, qui a tendance à confondre les intérêts des citoyens avec ceux de l’industrie de l’incinération, ne cesse d’inventer de nouveaux mots pour décrire le fait que des substances toxiques issues des cheminées d’incinérateurs rentrent dans des corps humains. Ainsi, il est question d’"exposition", d’"imprégnation", etc. des populations. Ce langage bureaucratique tente de cacher l’empoisonnement des personnes vivant à proximité de ces usines, avec le même aveuglement que celui qui a prévalu dans l’affaire de l’amiante. Ainsi, une étude épidémiologique montre qu’il y a plus d’enfants malformés autour des incinérateurs de Rhône-Alpes, qu’il y a plus d’enfants malformés après le démarrage d’un incinérateur, et que les malformations correspondent aux types de polluants émis par ces machines.
* Cercle vicieux économique
L’incinérateur qui se construit actuellement à Issy-les-Moulineaux doit coûter plus de 500 millions d’euros. Une fois qu’une telle machine est construite, la seule manière de rembourser la dette consiste à lui fournir un flux de déchets au moins constant, voire en augmentation. Cela revient à étouffer les alternatives, par exemple la réduction des déchets à la source.
De concert avec les associations de la Coordination nationale pour la réduction des déchets à la source, le CNIID réitère sa demande d’un moratoire sur la construction d’incinérateurs. Nous rappelons également que les responsables politiques et industriels auront à répondre de décisions qui sont prises en toute connaissance de cause par rapport à leurs conséquences en termes de cancers et d’enfants malformés.