Une nouvelle fois, la France connaît une vague de grand froid. Une nouvelle fois, des personnes meurent en France. Une nouvelle fois des vies sont menacées en France du fait du manquement de l’Etat à ses devoirs les plus élémentaires et son absence de réponse aux nécessités premières : porter assistance aux populations les plus stigmatisées, défavorisées, délaissées. Offrir un hébergement d’urgence.
Alors que le plan grand froid est déclenché, et qu’aucun gymnase n’a été réquisitionné pour elles, des centaines de personnes, majeures et mineures d’origines afghanes, kurdes, irakiennes… errent dans les rues de Paris à la recherche d’un refuge, d’un abri, d’un lieu. Et c’est par la « force des choses », loin des regards et donc si proche - comme en écho aux nouveaux camps qui se pérennisent dans les bois de Vincennes ou de Versailles, aux abords des périphériques des villes de France… – sous les ponts, quai de Jemmapes, quai de Valmy, que des campements de fortune ont été créés, des tentes installées, que des feux sont, jours après jours, allumés. Non seulement pour se réchauffer et se protéger du vent, de la neige, de la pluie, et du froid à pierre fendre, mais aussi pour lutter contre l’indifférence, le cynisme, le mépris de l’Etat. A cœur fendre.
Car cette froideur climatique ne peut que renvoyer à la « froideur » intolérable, insupportable du climat politique actuel. Plus encore, elle désigne l’irresponsabilité absolue des pouvoirs publics, l’inanité, la schizophrénie etles conséquences ubuesques et pathétiques sur le terrain des politiques publiques misent en place aujourd’hui (immigration, logement…) : 115 qui amènedes personnes sans abris dans le local ouvert pour cause de grand froid à Calais (A rappeler : grève du 115 le 21 janvier 2010 pour protester contre le manque de moyens) ; police des frontières qui demande à l’association Salam d’héberger dans le lieu d’accueil d’urgence situé à Bailleul, des dizaines de mineurs afghans dont elle ne sait que faire, faisant courir par là-même le risque à celle-ci depasser sous le coup de la loi et du délit de solidarité…
Nous appelons à ce que les pouvoirs publics fassent preuve de responsabilité politique et fournissent immédiatement un lieu où les migrants puissent trouver refuge et s’abriter du froid.
Nous appelons à ce que des gymnases, salles polyvalentes etc. soient ouverts dans les délais les plus brefs, de jour comme de nuit (Loi DALO !!!), partout où c’est nécessaire, de façon à ce que soient mis hors de danger les personnes exposées à une mort certaine.
Nous nous réservons le droit d’user de tous les moyens à notre disposition pour faire aboutir ces demandes légitimes et obtenir des rendez-vous auprès de la DDASS et institutions concernées.
Nous appelons toutes les associations, collectifs, citoyens à nous rejoindre rapidement, afin de nous aider à construire cette mobilisation aussi urgente que nécessaire.
Arrêt des rafles, chasses à l’Homme et expulsions.
Respect du droit d’asile.
Hébergement pour tous.
Premiers signataires : 9ème Collectif des sans-papiers, Association Salam(Calais et Dunkerque), CDSL, DAL, Collectif Les Morts de la rue…
Les Enfants de Don Quichotte