Six ans après qu’elle ait été demandée par le Collectif de l’aide à domicile, la fédération Adessadomicile est satisfaite que l’étude nationale de coût ait été rendue publique.
Le premier élément marquant de cette étude est la mise en avant des coûts horaires supportés par les services. Ce dernier, à environ 24€/heure (le tarif moyen est de 24.24 €, le médian de 23.55 €) fait ressortir des coûts supérieurs au tarif de référence de la plupart des départements et au tarif de nombreux services autorisés, mais proche des réalités constatées par Adessadomicile auprès de ses adhérents. Aux vues de ces résultats, nous notons d’ailleurs l’objectivité du Gouvernement qui a présenté les points-clés de cette étude quelques jours seulement après la promulgation de la loi d’adaptation de la société au vieillissement.
Cette étude - dont il est toujours possible de contester certains points, comme par exemple la faiblesse de l’échantillon où la non prise en compte des aspects qualitatifs de l’accompagnement des personnes – a le mérite de donner un chiffre sur lequel l’ensemble du secteur, et, au-delà, la Société peut s’appuyer pour évaluer le juste coût de l’accompagnement, via l’APA, des personnes âgées fragilisées par l’avancée en âge avec incapacités.
Au vu du nombre moyen d’heures allouées en fonction du degré de perte d’autonomie selon les statistiques de la DREES, les chiffres de la CNSA et les résultats de l’étude nationale de coûts validée par les pouvoirs publics, nous arrivons à un besoins de financement de (environ) 6,5 milliards d’euros par an, soit environ 1,7% du budget de l’Etat.
Adessadomicile a toujours plaidé pour que la compensation de la perte d’autonomie soit financée par la solidarité nationale, comme tous les risques couverts par la Sécurité Sociale. Et nous voyons bien que la récente loi d’Adaptation de la société au vieillissement, bien qu’elle aille dans le bon sens, est très loin du compte en fléchant 360 millions d’€ de la CASA vers l’APA en 2016.
Le montant nécessaire au financement de la perte d’autonomie est certes important mais loin d’être insurmontable lorsque l’on sait que ce risque touche potentiellement toutes les familles.
C’est un vrai choix de Société !
Alors que la société est fragilisée de toutes parts, Adessadomicile considère que la protection des personnes les plus fragiles participe à la nature même de ce qu’est notre pays, ce qui en fait notre fierté. C’est pourquoi nous souhaitons que les questions de prévention à tous les âges de la vie, de santé et de financement de la perte d’autonomie en général, et de la reconnaissance de cette dernière comme un 5ème risque en particulier, aient une large place dans les débats qui seront organisés à l’occasion de la prochaine campagne pour l’élection présidentielle.