Entre les deux tours de ces élections municipales, comme beaucoup de citoyens et de démocrates, le SYNDEAC veut rappeler combien l’expérience
des gestions municipales par des élus du Front National a pu être, par le passé, dévastatrice pour les arts et la culture.
Quand ses élus dirigeaient les municipalités de Toulon, Vitrolles, Marignane et Orange, le Front National a démontré sa défiance vis-à-vis de
la culture telle qu’elle s’est implantée depuis des décennies à travers tout le territoire national.
Cela s’intègre dans une redoutable vision du monde culturel structurée par quelques grandes obsessions : attaques contre l’art contemporain, éloge du traditionalisme, dénonciation des réseaux parisiens et de l’élitisme culturel, rejet du multiculturalisme et défense du patrimoine historique et religieux.
Derrière son discours aujourd’hui édulcoré en vue de ces élections locales, les axes traditionnels de la préférence nationale ressurgissent
dans les mesures portées par la direction de ce parti.
D’emblée, il est question de « civilisation française » et non de culture.
Le Front National dénonce toujours la « globalisation mondialiste » qui menacerait l’exception culturelle française.
La « priorité nationale » systématiquement invoquée par ce parti sonne comme l’assèchement de toute la vitalité de la culture française et
européenne.
Nous nous alarmons par ailleurs que des élus de ce parti aient pu, au nom de l’ordre moral, dénier le soutien public à des œuvres artistiques,
comme, récemment encore, en demandant l’annulation de spectacles jugés « décadents ».
Comme l’a noté récemment l’Observatoire de la liberté de création, que nous rejoignons sur cette analyse : « Ils s’attaquent à l’art et tentent
d’empêcher la diffusion des œuvres qui leur déplaisent. Or nous vivons dans une république démocratique et laïque. Il est temps de rappeler
que la culture et l’éducation fondent notre pacte républicain autour des valeurs de diversité, de tolérance et de dialogue. »
Le SYNDEAC soutient ses adhérents pour poursuivre la défense d’une politique publique des arts et de la culture fondée d’abord sur la diversité
et la liberté de création et de programmation.