Le 23 juin 2011, la Macif accueillait à Paris une rencontre, organisée par l’Escem, le Cnam, le Ciriec France et le Riodd (Réseau international sur les organisations et le développement durable), autour d’Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie 2009, pour ses travaux sur les « biens communs » (voir l’éditorial du numéro 314 de la Recma et la note de Luc Bonet dans la Recma n° 320). Une centaine de chercheurs et de dirigeants de l’économie sociale française ont pu initier un échange de vues avec la prestigieuse représentante de l’école de Bloomington à l’occasion de deux tables rondes sur les thèmes « Economie sociale et biens communs, biens immatériels » et « Economie sociale et collectifs auto-organisés, gouvernance et régulation ». Si la fraîcheur de l’économiste, qui interrompit la présentation d’Alain Arnaud, président du Ciriec France, en s’interrogeant sur la « non lucrativité » de la structure hôte, n’a pas permis d’alléger un programme trop dense, des liens sans aucun doute féconds ont été noués entre des communautés de chercheurs aux préoccupations connexes, mais divergentes du point de vue terminologique et méthodologique.
Biens communs matériels et immatériels
Benjamin Coriat (université de Paris-Nord) a succinctement présenté les travaux de plusieurs chercheurs de l’Inra sur les relations entre biens communs fonciers (étudiés par E. Ostrom : lacs, aquifères, prairies…) et immatériels : les régimes d’indications géographiques contrôlées ; les savoir-faire traditionnels des maçons en pierres sèches ; les implications de la génomique dans les processus jusque-là autocontrôlés de sélection du bétail ; les « communs de la connaissance »