Où notre chroniqueur s’interroge sur les liens entre économie sociale et utopie, mettant en garde contre la volonté de certains de confondre indifféremment l’une et l’autre, surtout dans la perspective d’un hypothétique « monde d’après »…
Actualité de l’économie sociale
On associe volontiers l’Économie Sociale et l’Utopie. C’est un débat sans fin, et j’irais jusqu’à dire, sans grand intérêt. D’un côté, l’Histoire est riche de ces initiatives trop exclusivement utopiques qui ont lamentablement échoué, comme le phalanstère texan de Victor Considérant ; de l’autre, on n’en finit pas de reprocher aux coopératives et aux mutuelles qui ont réussi de s’être « banalisées », d’avoir « trahi leur âme », en clair d’avoir perdu leurs velléités utopiques d’origine.
Or il faut savoir distinguer les entreprises humaines, par nature diverses et faillibles, des principes qui les sous-tendent. Et c’est une grave erreur que de vouloir restreindre les principes de l’Économie Sociale à leur seule composante utopique. Tout autant et sinon plus que de construire un monde meilleur, l’objet premier de l’Économie Sociale a été, et reste, de nourrir ses sociétaires, et de leur assurer de façon pérenne un revenu de survie et si possible de croissance.