De l’accès à la citoyenneté en 1944 à la maîtrise de la sexualité en 1967 et 1975, les femmes ont conquis une émancipation sans pareille dans l’Histoire et une incontestable progression de leurs droits. Pourtant, aujourd’hui, ces progrès restent fragiles tant persistent l’inégalité sexuée des conditions et les tentatives régulières de leur remise en cause. Un bilan provisoire alors s’impose.
C’est dans l’objectif de contribuer à ce bilan que la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN) organise, le 23 mars 2005, une journée de réflexions autour des « Droits des femmes, combats d’hier et d’aujourd’hui ».
En présence de Simone Veil, d’Yvette Roudy et de Lucien Neuwirth notamment, cette journée s’articule en deux séquences.
Une première table ronde, ayant trait à la situation des femmes jusqu’aux lois Neuwirth et Veil, rassemblera les témoignages d’acteurs de la MGEN qui, dès les années soixante, ont apporté leur concours à l’émancipation des femmes avec l’ouverture de consultations d’orthogénie, la promotion de la contraception et l’éducation sexuelle et de la prise en charge de l’IVG.
Un examen de la situation présente mettra en évidence les obstacles et les limites à la réalisation des espérances nées de la légalisation de l’avortement. Nathalie Bajos de l’Inserm exposera les raisons pour lesquelles, trente ans après, le recours à l’IVG est aussi fréquent. La fragilisation des acquis du combat des femmes sera illustrée par les interventions de Françoise Laurant, présidente du Planning familial, d’Anne-Marie Gibergues du Groupement national de l’information et de l’éducation sexuelles et du Dr Brigitte Marchand du centre MGEN de Nancy. Enfin, dans une perspective historique, Anne-Marie Sohn de l’ENS de Lyon fera une communication sur les mutations de la condition féminine et la révolution sexuelle.
Une deuxième table ronde sera consacrée à la place des femmes dans la société en France avec l’intervention d’Yvette Roudy, ministre déléguée chargée des Droits des femmes de 1981 à 1986.
Des femmes en situation de responsabilité apporteront leurs témoignages avec Latifa Zoubir de NPNS, Léa Filoche de la LMDE et Valérie Estournés de l’UGIT-CGT.
Enfin, le problème récurrent de la représentation des femmes dans les instances politiques, syndicalistes, associatives et mutualistes sera évoqué par Anne-Marie Harster de la MGEN.