Alors que Manuel Valls prononcera son discours de politique générale demain, l’Association des paralysés de France (APF) tient à l’alerter au sujet des préoccupations majeures des personnes en situation de handicap et de leur famille : accessibilité, emploi et ressources des personnes, notamment.
L’APF rappelle au Premier ministre qu’un délai de 10 années supplémentaires pour mettre en accessibilité certains types d’établissements recevant du public (établissements scolaires par exemple) ou certains transports en commun (transports ferroviaires) n’est pas acceptable ! L’association demande donc des délais resserrés comme s’y est engagé le précédent Premier ministre.
Le chômage qui touche plus de 25% des personnes en situation de handicap doit également faire l’objet d’engagements concrets tout comme les ressources des personnes ne pouvant pas ou plus travailler en raison de leur handicap ou de maladie invalidante et vivant sous le seuil de pauvreté.
L’association rappelle que 9,6 millions de personnes sont en situation de handicap[1] en France et attend du discours de politique générale de Manuel Valls un signal fort répondant aux difficultés quotidiennes que rencontrent ces personnes.
> Accessibilité : pour des délais resserrés !
Le 26 février dernier, le Premier ministre a présenté les orientations concernant l’accessibilité suite aux travaux de la sénatrice Claire-Lise Campion. Si l’APF accepte le dispositif des Agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP), elle refuse les délais supplémentaires proposés pour leur réalisation ! Alors que l’accessibilité est une obligation nationale depuis 1975, les personnes en situation de handicap ne peuvent pas attendre 10 années de plus pour pouvoir circuler librement comme tout un chacun !
Ainsi, l’APF demande des délais resserrés comme s’y est engagé Jean-Marc Ayrault. L’association souhaite également que les Ad’AP soient un dispositif obligatoire dès le 1er janvier 2015 pour tous ceux qui n’auront pas respecté la loi handicap de 2005, sous peine de sanctions.
Enfin, le conseil des ministres devait examiner le 2 avril dernier le projet de loi d’habilitation autorisant le gouvernement à modifier par ordonnance la loi handicap de 2005 afin que les dispositifs législatifs soient adoptés en juillet. Le respect de ce calendrier suppose de ne pas dépasser la date du prochain conseil des ministres.
L’APF souhaite également attirer l’attention du Premier ministre sur l’importance de rattacher le sujet de l’accessibilité universelle au ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. En effet, l’accessibilité et la conception universelles ne sont pas une demande catégorielle mais concerne l’ensemble de la population et constituent l’un des piliers du développement durable.
> Des engagements concrets pour l’emploi et les ressources des personnes
Le taux de chômage des personnes en situation de handicap ne peut rester plus longtemps à plus de 25%. Ainsi, le pacte de responsabilité doit apporter des éléments concrets favorisant l’emploi des personnes en situation de handicap et non dégrader davantage la qualité des services publics et des interventions de l’État dans le champ du handicap.
L’APF est particulièrement attentive à l’annonce d’un pacte de solidarité qui ne doit pas exclure les personnes en situation de handicap ne pouvant pas ou plus travailler en raison de leur handicap ou de leur maladie. Ces personnes qui subissent des nombreux frais supplémentaires ne doivent pas être condamnées à vivre sous le seuil de pauvreté ! D’autant plus que le droit à compensation universel permettant à ces personnes de financer leurs aides techniques, humaines ou l’aménagement de leur domicile ou de leur véhicule n’est toujours pas complètement concrétisé.
Ainsi, l’APF demande à Manuel Valls d’envoyer un signal fort aux personnes en situation de handicap lors de son discours de politique générale. Le gouvernement doit également organiser la conférence nationale du handicap d’ici la fin de l’année ; l’APF espère y trouver des réponses adaptées et fortement attendues depuis longtemps par les personnes en situation de handicap concernant l’éducation, l’accès aux soins ou encore l’offre de service social et médico-social.