Développer le « Made in France » Les entreprises sociales montrent l’exemple

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Développer le « Made in France » Les entreprises sociales montrent l'exemple

Avec l’annonce de l’arrêt définitif de la dernière usine de lingerie Lejaby en Haute-Loire le 19
janvier 2012, la question du « produire français » revient au coeur de l’actualité. Les entreprises
sociales constituent une manière efficace d’y répondre. Non délocalisables, conjuguant efficacité
économique et utilité sociale, elles démontrent au quotidien que les délocalisations ne sont pas une
fatalité tout en créant plus d’emplois que la moyenne [1].

La preuve par un exemple et une proposition.
Les bonnes pratiques et les propositions des entrepreneurs sociaux sont rassemblées
dans UN LIVRE BLANC (SORTIE 8 MARS 2012)
UN EXEMPLE DE RELOCALISATION : LE GROUPE ARCHER

Pourquoi importer de très loin, dans des conditions sociales et environnementales critiquables, ce
qu’on peut produire et vendre en France, de manière compétitive et équitable ?

Le groupe Archer s’est spécialisé dans la relocalisation d’emplois dans des secteurs réputés sans
avenir. Une de ses dernières initiatives : dans la ville de Romans (Drôme), lieu emblématique de la
chaussure mais sinistré par les délocalisations, le groupe Archer a fait le pari de lancer en 2010, une
nouvelle entreprise de chaussure sous la marque « MADE IN ROMANS ». Il conçoit et fabrique des
chaussures de grande qualité, dont l’ensemble des matières premières est produite dans la région.

Le succès est au rendez-vous avec une production en forte croissance, la création de nombreux
emplois et la récupération du savoir-faire local.

Le Groupe Archer, basé dans la Drôme a été créé en 1987 autour d’une association qui visait à
aider les chômeurs de longue durée à retrouver un emploi. Il est aujourd’hui un groupe diversifié
(services à la personne, déchets bois, fibre optique etc.), passé de 165 à 315 salariés en 5 ans, avec

un chiffre d’affaire s’élevant à 9,1 millions d’euros. www.madeinromans.fr

UNE PROPOSITION : POUR DES POLES TERRITORIAUX DE COOPERATION ECONOMIQUE

Démultiplier les « Pôles Territoriaux de Coopération Economique » dont l’objectif est le
développement solidaire et durable des territoires.

La coopération et la mutualisation au coeur des territoires deviennent des impératifs d’une économie
plus juste, plus solidaire, plus innovante et plus stable. Dans ce contexte, les Pôles territoriaux de
coopération économique (PTCE) constituent une réponse essentielle, à développer.

L’efficacité économique au service de l’intérêt général

Ces Pôles permettent concrètement à des entreprises sociales, des réseaux de l’économie sociale et
solidaire, des PME socialement responsables, des collectivités locales, des organismes de formation,
etc. de mettre en oeuvre ensemble une stratégie continue de développement de projets
économiques innovants, créateurs d’emplois locaux et durables.

Le Groupe Archer, dont l’actionnariat est composé par plus de 75 associations et entreprises locales,
constitue l’un de ces premiers Pôles. La dynamique de rassemblement d’acteurs du PTCE peut
permettre, comme dans le cas d’Archer, de trouver des solutions pérennes pour sauvegarder ou
renouveler l’emploi industriel.

Les PTCE ont pour vocation de devenir des Pôles d’excellence, sur le modèle des pôles de
compétitivité.

Une première expérimentation de PTCE est d’ores et déjà en cours, pilotée par le think tank le Labo
de l’ESS.

Les entreprises sociales sont des entreprises à finalité sociale ou sociétale et à lucrativité limitée
(profits largement réinvestis dans le projet, rémunération limitée du capital, échelle des salaires
encadrée). Mouvement de fond international, elles sont déjà des dizaines de milliers dans le monde à
entreprendre autrement, au service de l’intérêt général.

En France, elles évoluent dans le champ de « l’économie sociale et
solidaire » qui compte plus de
200 000 entreprises, 2 millions de salariés et crée 2,5 fois plus d’emplois que la moyenne du privé.
Entre 2006 et 2008, l’ESS a ainsi créé plus de 100 000 emplois. Entre 2001 et 2006, plus de 250 000
emplois. En moyenne 50 000 emplois par an. Sous réserve d’en faire une priorité de politique
publique, il est possible d’imaginer doubler ce rythme et créer sur le quinquennat (20012-2017) 500000 emplois dans l’ESS, en s’appuyant fortement sur ses entrepreneurs.

Source des chiffres : Observatoire national de l’ESS (Cn Cres).

[1Notamment sur les marchés éthiques (bio, équitable, écoproduits…) et les activités d’intérêt général (santé,
social, éducation, énergie…).

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