La Plate-Forme pour le Commerce Equitable s’associe aux 200 000 signataires de l’Ultimatum climatique [1].
Du 7 au 18 décembre 2009 se tiendra à Copenhague la 15ème conférence des parties de l’ONU sur le climat. Les dirigeants du monde entier vont se réunir pour donner suite au protocole de Kyoto qui s’achève en 2012. Les enjeux sont importants et le résultat dessinera l’avenir climatique et l’humanité de demain.
La Plate-Forme pour le Commerce Equitable a la conviction que protection de l’environnement et développement humain sont deux questions indissociables. Les paysans et travailleurs du Sud, déjà pour la plupart en situation précaire, sont les plus vulnérables aux changements climatiques. Le GIEC (Groupement Intergouvernemental des Experts sur le Climat) estime à 200 millions le nombre de réfugiés climatique d’ici 2050 et la FAO annonce que les pays en développement pourraient voir leur productivité agricole chuter de 9 à 21 %. Aujourd’hui déjà les conséquences se font sentir : 26 millions de personnes déplacées ont dû quitter leurs habitations à cause de catastrophes naturelles liées au changement climatique. Outre les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, la situation des refugiés climatiques, qui ne sont protégés par aucun statut, laisse présager une augmentation sans précédent des conflits.
Les acteurs de commerce équitable se mobilisent pour atténuer les effets du dérèglement du climat sur les petits producteurs. En soutenant l’agriculture paysanne dans les pays du Sud, le commerce équitable contribue à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Les engagements économiques, sociaux et environnementaux du commerce équitable encouragent des pratiques agricoles garantes de la protection de l’environnement à des conditions rémunératrices pour les petits producteurs.
Par ailleurs, la stabilité des revenus générée par le commerce équitable ainsi que le renforcement des compétences organisationnelles et techniques des organisations de producteurs leur permettent de développer des stratégies d’adaptation aux effets du changement climatique. Au-delà de ces pratiques des acteurs du commerce équitable, ce sont les règles du commerce mondial qu’il faut changer pour donner les moyens aux producteurs au Sud, comme au Nord, de vivre dignement de leur travail dans un environnement préservé.
Un accord climatique ambitieux à Copenhague est donc crucial ! La PFCE et ses membres soutiennent une limitation du réchauffement climatique à 2°C.et une répartition équitable de l’effort de lutte contre le changement climatique entre les pays. Si les pays en développement doivent limiter la croissance de leurs émissions, cela ne doit pas compromettre leur développement social et économique. En plus de leurs propres engagements de réduction d’émissions, un soutien technique, financier et juridique des pays industrialisés vis-à-vis des pays en développement est aussi primordial afin de leur permettre de réduire leurs émissions et de s’adapter aux conséquences du changement climatique dont ils sont les premières victimes. C’est une question de justice climatique : les pays développés ont une responsabilité historique et doivent ainsi replacer l’équité au centre des négociations !
[1] L’ultimatum climatique est une campagne s’intégrant dans la mobilisation internationale pour obtenir à Copenhague 2009 un accord à la hauteur des enjeux climatiques. Les initiateurs sont WWF, Action Contre la Faim, Care France, Greenpeace, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, les Amis de la Terre, Médecins du Monde, Oxfam France Agir Ici, le Réseau Action Climat-France (RAC-F) et le Secours Catholique.