A quarante-neuf ans et vingt-six d’ancienneté, Maryvonne ne se fait plus trop d’illusions : pour elle, c’est acquis, elle sera dans la prochaine charrette des licenciés de la Camif. Samedi, dans le cortège d’un petit millier de manifestants qui déambulait entre la place de la Brèche et hôtel de ville, elle ne renonçait pas pour autant à lutter. Sa seule présence comparée à l’absence résignée d’autres salariés menacés attestait de son engagement. « Je ne vais pas me rendre malade mais je n’ai pas envie d’abdiquer. Je crois qu’il existe encore des solutions de relance internes à l’entreprise même si je sais qu’il y a eu des abus au plus haut niveau et que la situation est aujourd’hui très difficile ». A deux pas de là, Laurent, cinq ans dans la maison et un enfant à peine plus jeune dans les bras, ne croit plus au miracle. Il a déjà commencé sa quête d’un nouvel emploi.
Voilà deux exemples extraits de cette nouvelle manifestation de colère contre la déliquescence de la Camif. Deux employés, croisés par hasard dans le cortège des revendications, une femme et un homme préoccupés par un sort commun, regrettant l’un et l’autre qu’un tel outil ait été cassé mais ne portant plus vraiment le même regard sur la ligne d’horizon.