Le rapport d’autopsie de Qoroxloo Duxee, une femme bushman, a confirmé qu’elle était bien morte de faim, de déshydratation et de traumatisme dans la Réserve naturelle du Kalahari central au Botswana. Le blocus de la Réserve a été instauré par le gouvernement depuis près de trois mois, des gardes armés empêchant les Bushmen restés à l’intérieur de pratiquer la chasse, la cueillette et même de recueillir de l’eau. Les Bushmen qui ont tenté d’approvisionner en vivres et eau leurs familles restées dans la Réserve ont été arrêtés.

Qoroxloo Duxee est morte au début du mois de novembre près de Metsiamenong où les Bushmen continuent de résister aux tentatives d’expulsion du gouvernement. Des membres de sa famille ont obtenu une copie du rapport d’autopsie la semaine dernière.

En juin dernier, Qoroxloo Duxee avait déclaré à la BBC : ‘Quand j’étais jeune, les hommes chassaient et nous tirions toute notre eau des racines du désert. Nous vivions bien et les gens mouraient à un âge avancé’.

Pratiquement tous les Bushmen qui avaient pu retourner dans la Réserve après les expulsions de 2002 ont été à nouveau expulsés depuis le blocus instauré le 1er septembre. Ils ont rapporté à l’organisation bushman ‘First people of the Kalahari’ que les gardes forestiers les empêchaient de chasser ou de cueillir sous peine de mort. Ils vivent désormais dans de sinistres camps de relocalisation. La police a employé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour repousser les Bushmen qui tentaient d’apporter des vivres dans la Réserve, puis elle les a arrêtés.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Nous craignons pour la vie des Bushmen qui résistent encore aux expulsions. Il est certain que de plus en plus d’organisations se mobiliseront pour cette cause si cette politique de famine et de violence continue’.