Goro Nickel, filiale à 100% d’Inco, prévoit à l’horizon 2007/2008 de produire 50.000 tonnes par an de nickel et 5.400 tonnes de cobalt à l’aide d’une technique non-éprouvée mettant en œuvre du soufre, de l’acide sulfurique sous haute pression, du charbon, des stockages de matières dangereuses et de résidus miniers, des dizaines de sources radioactives, et la contamination voire l’embourbement des récifs coralliens et des poissons inféodés aux lagons du Sud de la Nouvelle-Calédonie. La demande d’inscription de cet écosystème relativement préservé au patrimoine mondial de l’humanité a été annulée par la France en octobre 2002, Madame la Ministre de l’Ecologie déclarant alors : « L’inscription est inutile car elle n’est pas contraignante et il sera plus efficace de protéger l’environnement en partenariat avec les compagnies minières ».
Le tuyau de rejet en mer de la mine et des unités d’affinage du nickel et du cobalt rejettera un flux de plus de 1.000 tonnes/jour contenant plusieurs tonnes de matières en suspension, de manganèse, de cuivre, d’aluminium, de zinc, de fer, de substances organiques, de sulfates et de chrome.
Dans son analyse critique de la demande d’autorisation, l’Ineris met en avant les lacunes des études d’impact en ce qui concerne la quasi-totalité du projet et la prédiction à long terme des effets de la bio-accumulation des polluants dans les espèces marines. Les effets sanitaires de la contamination de la chaîne alimentaire marine -il y a plusieurs centaines de pêcheurs artisanaux sur zone- ne sont pas non plus abordés.
Les lagons menacés par l’influence toxique d’Inco sont des espaces vitaux pour de multiples mammifères marins de deux ordres : les siréniens avec l’observation sporadique de dugongs, et des cétacés -baleine bleue, petit rorqual, cachalot- au premier rang desquels les baleines à bosse du Pacifique Sud migrant entre les Iles Tonga, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Nouvelle-calédonie. Ces populations sont strictement protégées par les conventions internationales par une interdiction de la chasse depuis 1966.
Perte de plancton, contamination des petits poissons pélagiques, eaux de ballast polluées des minéraliers, collisions, accroissement de la turbidité, risques de marées noires ou chimiques avec des moyens dérisoires d’intervention ; l’avenir des baleines à bosse est incompatible avec l’oxyde de nickel.
En début de semaine prochaine, Robin des Bois diffusera un deuxième communiqué dédié aux atteintes à l’état sanitaire des populations locales et à des espèces végétales protégées.