La psychologie cognitive a, depuis plusieurs décennies (au moins depuis les travaux de Jean Piaget), clairement mis en évidence le rôle des « interactions sociales » (échanges, confrontations, justifications) dans les apprentissages. Chaque élève apprend tout seul, mais il apprend grâce aux autres, avec les autres, et même il apprend des autres. Il apprend d’autant mieux qu’il se trouve dans un groupe hétérogène et qu’il doit résoudre avec les autres des problèmes complexes.
De nombreuses recherches nord-américaines et québécoises, menées ces vingt dernières années à partir du résultat de centaines d’études dans les domaines du rendement scolaire, du développement social et du développement affectif, pour des élèves du primaire et du secondaire, ont toutes montré que les situations d’apprentissage en « coopération » (qui impliquent le travail au sein de groupes hétérogènes, l’entraide, la solidarité, les échanges entre pairs, la résolution de problèmes complexes) étaient plus « performantes », dans ces trois domaines, que les situations d’apprentissage compétitives ou individuelles.
Les situations d’apprentissage en coopération, parce qu’elles nécessitent un environnement à la fois plus riche, plus complexe et plus sécurisant, parce qu’elles se fondent sur des valeurs sociales et humanistes, parce qu’elles impliquent l’échange, la confrontation, l’explication… sont plus efficaces sur le plan de la qualité des apprentissages cognitifs (les connaissances) et sur le plan « éducatif ».