A l’heure où le mouvement social est mobilisé contre la loi dite « travail » et après la nouvelle journée d’action du 15 septembre, qui a confirmé l’ampleur d’une mobilisation –qui est amenée à prendre de nouvelles formes- nous nous s’adressons à l’ensemble des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS).
L’ESS se fonde sur des valeurs fortes, de solidarité, d’objectifs sociaux, de démocratie, etc. qui renouvellent la façon de travailler, de produire et qui doivent construire une activité économique durable. Ces valeurs ont forcément des conséquences sur notre mode de « gouvernance » comme sur le contenu du rapport salarial dans nos secteurs.
Ainsi les employeurs de l’ESS ne peuvent se comporter comme « des patrons comme les autres ». Dans de nombreux cas, ils sont les mandataires de salarié-e-s car ils tiennent leurs mandats des adhérents associatifs, coopératifs et mutualistes. Même dans les structures non coopératives ils tirent leur légitimité d’un projet partagé et d’une démocratie sociale vivante.
Alors qu’un large débat va s’ouvrir sur la représentativité des organisations d’employeurs, l’UDES, qui revendique la représentation des employeurs de l’ESS, persiste sur les positions exprimées à l’occasion du « communiqué commun » signé au printemps avec le MEDEF.
Ce communiqué fait preuve d’une rare violence contre les salarié-e-s en lutte et leurs organisations syndicales majoritaires (outre les « 7 », la CFE/CGC a exprimé une claire condamnation du texte), comme nous même l’avons clairement dénoncé.
Au sein de l’ESS ce communiqué a conduit beaucoup à exprimer « effarement » et « colère » pour reprendre les termes de Jean-Paul Benoît, président de la Fédération des Mutuelles de France.
Le Collectif des Associations Citoyennes et divers groupements comme Minga et l’UFISC qui mobilise des employeurs du champ de la Culture, ont pris clairement position. D’autres sans (hélas) les rendre publique ont marqué leurs réserves, voire leur réprobation.
Des responsables (élus et entrepreneurs) qui assument le développement de l’ESS dans les territoires ont exprimés aussi leur refus d’une confiscation de la parole ESS sans rapport avec leurs expériences quotidiennes.
Les positions libérales extrémistes du MEDEF qu’a rejoint l’UDES, ne sauraient être partagées par les employeurs de l’ESS. Nous avons d’autres ambitions pour porter collectivement nos entreprises et leurs activités. Nous considérons que ce n’est pas sur l’affaissement des droits des salarie-e-s que nos structures gagneront leur pérennité. Notre modèle social est intimement solidaire de nos objectifs, y compris tels qu’ils sont définis dans la loi « Hamon » de décembre 2014.
Aujourd’hui alors que le combat contre le démantèlement du Code du Travail se poursuit, les employeurs de l’ESS font entendre une « autre voix », (une autre voie).
Le développement de l’ESS ne pourra se déployer que dans la clarté. La construction d’une « autre « économie », libérée des dogmes de l’argent-roi et de la corvéabilité à merci des salarié-e-s et des travailleuses et travailleurs non salariés est plus que jamais un choix prioritaire pour l’avenir même de notre société mondiale.
Ensemble, construisons une « autre voie ».
Nous vous proposons un premier rendez-vous dans le cadre du mois de l’ESS, à Plaine Commune.
Signataires de l’appel :
Le GOEES - Groupement des Organismes Employeurs de l’ESS
MINGA
Jean-Philippe MILESY pour Rencontres Sociales
Patrick VASSALO pour Plaine Commune
Jean-Philippe BRUN militant ESS 95
Une réunion de travail se tiendra fin novembre entre les signataires de l’appel.
Pour signer l’appel et participer à la réunion de travail :
Contact : Groupement des Organismes Employeurs de l’Economie Sociale
GOEES - BP 60153 – 75921 PARIS CEDEX 19
Téléphone : 06 81 07 55 86