Après la fermeture de son magasin du 18ème parisien, la Courte échelle est l’une des rares épiceries sociales en activité dans la capitale. Or, l’État vient de retirer sa subvention.
C’est à la frontière du périph’, à portée d’oreille des embouteillages et d’un chemin de fer que s’ouvrent chaque matin les portes de la Courte échelle. Là, dans un joyeux brouhaha créé par une flopée de bénévoles seniors, des hommes et femmes viennent remplir leurs paniers... à prix bradés. Un produit vaisselle, un paquet de pâtes ou une plaquette de beurre pour un euro. Une crème anti-rides ou un rôti de bœuf pour 3 ou 11 euros. "Je viens de m’acheter un super blouson pour 10 euros. Et il va me tenir super longtemps", s’enthousiasme Guy, aide soignant et pompier volontaire. Avec deux enfants à charge et une compagne intermittente du spectacle, l’homme avoue avoir du mal à joindre les deux bouts. "Dans un supermarché, certaines de nos familles dépenseraient 300 euros par semaine. Chez nous, quand elles ont dépensé 60 ou 70, c’est le bout du monde. Et avec ça, elles peuvent tenir huit jours !", souligne Danielle Gagnon, la volubile patronne de l’association.