Violences policières à l’encontre des populations roms, ou désignées comme telles, dans un bidonville

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Violences policières à l'encontre des populations roms, ou désignées comme telles, dans un bidonville

La Ligue des droits de l’Homme s’alarme de la montée de la violence, notamment policière, à l’encontre des populations roms, ou désignées comme telles, habitant dans des bidonvilles.

Dans la soirée du 8 février 2015, aux alentours de 22 heures, quatre fonctionnaires de la Brigade anticriminalité (Bac) se sont introduits dans un bidonville situé aux 4-Cantons, sur la commune de Villeneuve-d’Ascq (59). Cette intrusion était, aux dires des fonctionnaires, justifiée par la poursuite d’un flagrant délit de vol d’un sac à main d’une personne âgée.

Lors de cette intervention, des coups ont été portés sur des habitants. Il y a eu au moins un blessé. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés contre des femmes et des enfants, dont un nourrisson, et plusieurs « baraques » et caravanes ont été « fouillées ». Des coups de pistolet ou de Flash-ball auraient été tirés. Les fonctionnaires de la Bac ne se sont identifiés que tardivement. L’opération s’est terminée au bout d’une heure après l’arrivée de la Police nationale, agissant selon les règles normales d’intervention. Il n’y a eu aucune interpellation.

Le 10 février 2015, les forces de l’ordre ont à nouveau investi les lieux. Elles ont inspecté le bidonville et ont arrêté deux personnes, qu’elles ont relâchées le jour même. Des pressions ont été faites sur des témoins pour qu’aucune plainte ne soit déposée.

Ce matin, mercredi, de nouveau, la Police nationale, accompagnée de la Police aux frontières, a de nouveau investi le bidonville.

La Ligue des droits de l’Homme va prendre toutes les mesures auprès des autorités compétentes pour faire toute la lumière sur les faits qui lui sont rapportés.

La LDH lance une alerte sérieuse, car elle considère que ces violences policières sont une expression de la politique de rejet menée par les autorités françaises. Cette politique est concrétisée de manière similaire par l’évacuation forcée de 80 % de la population rom, ou désignée comme telle, résidant dans des bidonvilles en 2014 (voir notre communiqué de presse du 3 février 2015). Cette politique de rejet s’apparente à une politique de l’« apartheid », et nous la condamnons fermement.

La LDH demande aux autorités françaises de mettre en œuvre une réelle politique d’insertion de ces populations, dans le cadre d’une véritable lutte contre la pauvreté, ce qui reste la seule solution viable pour pouvoir, à terme, résorber les bidonvilles.

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