Les congés sont pour la majorité d’entre nous derrière nous. La rentrée scolaire approche, cette semaine est celle de la reprise d’activité, la France sort de sa torpeur estivale, toute endormie au soleil qu’elle était... "Endormie" ? "Torpeur" ? Avez vous quitté la France pendant si longtemps pour ne pas avoir été réveillé par le bruit de l’annonce de l’été ? La diminution drastique des contrats aidés au secteur marchand ! Madame la Ministre a pris 2mn le 9 août pour annoncer sans biais que les contrats aidés n’allaient pas être honorés et renouvelés dans la deuxième partie de l’année, car ils coûtent trop cher à financer, pour des résultats très peu visibles. Les réactions ont un peu tardé, période estival oblige, mais aussi bien les syndicats que les grands réseaux de l’ESS ont réagi, dénonçant la brutalité, le risque pour le milieu associatif, la non prise en compte de l’utilité sociale, ... Nous mêmes avons sorti un communiqué car nous estimions que c’était un signal très négatif envoyé au secteur associatif, qui reconnaissons le, n’avait vraiment pas besoin d’un coup de massue en plus...
D’autant que les arguments de la "plaidoirie" sont contestables. Concernant leur efficacité, sur les différents chiffres que l’on peut trouver, on peut voir que le retour à l’emploi est d’environ 30 à 50% dans les 6 mois après la fin du contrat, selon les dispositifs (Les emplois d’avenir ayant le meilleur taux grâce à la formation et au suivi). Même la DARES, organisme officiel du Ministère, constate que les contrats aidés sont efficaces dans le secteur non marchand pour l’emploi à court terme. Concernant leur coût, un contrat aidé, quelque soit le dispositif, coûte dans tous les cas moins cher que les emplois créés ou sauvegardés avec le CICE.
A cela s’ajoute, au delà de l’aspect "insertion sociale", la dimension de l’utilité de ces contrats pour un milieu associatif qui a vu depuis plusieurs années, ses financements publics se transformés ; Défiscalisation des dons et contrats aidés sont autant de financements publics indirects (Cf les travaux de Matthieu Hély sur le sujet) qui ont pris une place importante, se substituant pour partie aux subventions directes. C’est donc bien un nouveau coup de massue sur la tête des responsables associatifs. Et déjà, à notre niveau, nous avons reçu des mails d’association qui se demandent si (et comment) elles vont renouveler leurs contrats !
Ceci dit, cette annonce, non démentie pour l’instant par le Ministère, ne doit pas éluder les vrais soucis que l’on peut trouver avec ces dispositifs subventionnés. Le suivi par les services de l’Etat, les cibles prioritaires de bénéficiaires, l’impossibilité pour des associations de financer des salariés avec un budget propre alors qu’elles rendent un vrai service dans la société, la formation des bénéficiaires sont des éléments qu’il ne faut pas cacher sous le tapis.
Il ne faut pas non plus que cette offensive contre les contrats aidés, donc subventionnés, cache une manœuvre pour dénoncer indirectement le coût du travail, expliquant ainsi le chômage élevé.
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