L’initiative, soutenue par plusieurs établissements financiers, vise à doper le commerce local.
La crise de l’euro n’y est pas totalement étrangère. Depuis le mois de mai, trois quartiers toulousains expérimentent une monnaie complémentaire - le sol -, déjà utilisée dans d’autres agglomérations françaises (Grenoble, Lille, Rennes…). Fondée sur les travaux de l’altermondialiste Patrick Viveret et les exemples du WIR, en Suisse, ou du palma, au Brésil, cette devise, estampillée « sol-violette », s’adresse aux Toulousains voulant effectuer un « acte citoyen » : en échange d’une adhésion de 15 euros, ils peuvent utiliser cette monnaie non capitalisable pour acheter des produits locaux. Seuls les magasins sélectionnés par un comité local d’agrément du sol (Clas) - pour leur implication écologique et leur éthique solidaire - sont autorisés à accepter le sol, selon la règle de conversion « 1 sol égale 1 euro ».
Le support n’est pas composé de pièces ou de billets mais de coupons billets de 1,5 et 10 sols. À ce jour, quarante commerçants participent à l’opération, une vingtaine d’autres attendant leur agrément du Clas. Pour ne pas perdre d’argent au bout du compte, les professionnels peuvent toujours échanger les sols en euros, moyennant une petite pénalité, bien que leur engagement soit au contraire de faire circuler à leur tour cette monnaie dans d’autres enseignes agréées. Loin d’être anecdotique, cette initiative lancée par la mairie de Toulouse bénéficie du soutien de plusieurs banques, du groupe Chèque-Déjeuner ou encore de compagnies d’assurances (Maif et Macif). Il bénéficie aussi du soutien du fonds social européen Equal.