La phrase d’Emmanuel Macron sur la "dure vie de l’entrepreneur" a réanimé un débat houleux opposant patron et salarié. Qu’en pensent les salariés associés des SCOP, qui élisent leur dirigeant ?
“La vie d’un entrepreneur est souvent plus dure que celle d’un salarié”. Cette petite phrase, prononcée le 20 décembre par Emmanuel Macron, n’a pas manqué de choquer la gauche. Et de ranimer, au passage, l’un des plus vieux serpents de mer de l’économie : l’éternel conflit entre les salariés et le patronat.
Mais qu’en pensent les salariés qui sont également patrons, ces fameux travailleurs en SCOP (Société de coopération et de participation) ? En France, ces actifs au statut professionnel hybride représentent 26.900 personnes, et sont présents dans de nombreux secteurs d’activité, en particulier les services, le BTP et l’industrie.
On prête de telles mauvaises intentions à E.MACRON, que l’on interprète toujours ses déclarations dans un sens qui lui est défavorable. Je n’ai pas de sympathie particulière pour lui, mais, beaucoup d’entrepreneurs ne sont pas des employeurs. Pensez à tous les créateurs, les artisans et les commerà§ants qui travaillent seuls, souvent à des taux horaires très inférieurs au SMIC, qui ont aussi emprunté ou liquidé une partie de leur patrimoine personnel pour leur démarrage. Comme dans toutes les catégories, il y a des gens qui respectent les autres, d’autres qui alimentent des systèmes dont ils sont les bénéficiaires. Il y a aussi des entreprises de l’économie ordinaire o๠il n’y pas "l’éternel conflit" et des structures de l’ESS qui ne sont pas des exemples de vertu sociale. Arrêtons de généraliser et de rebondir sur les petites phrases savamment collectées par les journalistes.