Le dernier rapport annuel du Comité d’orientation des retraites du 22 juin montre une relative stabilité des dépenses de retraites dans la part du PIB d’ici 2030. Mais l’évolution minime des pensions se traduirait par un décrochage de niveau de vie.
Contrairement à ce que martelé le gouvernement, l’argument du péril financier justifiant la réforme des retraites de 2023 ne tient pas, selon le rapport annuel du Cor paru le 22 juin dernier. Dans ses projections économiques et démographiques (qui intègrent une des hypothèses de l’exécutif en 2030, soit 4,5 % de taux de chômage et 1 % de gain de productivité par an), le COR estime que la part des dépenses retraites, rapportée au PIB, restera plutôt stable dans l’ensemble : 13,8 % en 2022 à 13,5 % d’ici 2030, avant de baisser à 13 % en 2070. "Cette relative stabilité des dépenses prouve bien qu’il n’y avait aucune urgence à réformer les retraites !" souligne Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’Emploi et des retraites. La réforme de 2023 reculant l’âge légal de départ à 64 ans et accélérant le calendrier concernant la durée de cotisations ne créerait pas non plus d’économies d’ici 2030 : après l’excédent de 2022 (+0, 2 % du PIB), le système des retraites accuserait un léger déficit en 2030 (-0,2 % du PIB) dans l’ensemble des régimes, selon ce rapport.