Rapport 2006 de la Cour des Comptes

Publié le

Rapport 2006 de la Cour des Comptes

En 2006 comme en 2003, les constats de la Cour des Comptes sur la politique sanitaire de lutte contre l’alcoolisme restent pour l’essentiel inchangés. Elle nécessite un engagement plus ferme des politiques avec la même détermination que pour la lutte contre le tabagisme.

Constats de la Cour des Comptes

- Une mobilisation insuffisante des Pouvoirs publics
Elle souligne de nombreuses hésitations et des paradoxes qui nuisent à la visibilité et à l’efficacité de la politique publique relative aux addictions, et pointe une insuffisante coordination au niveau national des acteurs de la politique de lutte contre l’alcoolisme
- Des incohérences dans le dispositif et les financements
Si la Cour constate que des progrès ont été réalisés, elle pointe en même temps des incohérences et rappelle que les moyens qui y sont consacrés demeurent dispersés et insuffisants.
- La place de l’alcool dans les addictions.
La Cour des Comptes relève les hésitations de l’Etat entre une politique spécifique à l’égard de l’alcoolisme et un traitement d’ensemble des pratiques addictives qui nuisent à la lisibilité de l’action publique.
- Un Conseil de modération et de prévention qui répond à des impératifs économiques
La Cour des Comptes indique que le poids économique du secteur de la production et de la commercialisation de l’alcool entre toujours en opposition avec les impératifs de santé publique. Elle constate une surreprésentation des parlementaires issus des régions vitivinicoles mettant en priorité les préoccupations économiques des producteurs et distributeurs avant les enjeux de santé publique

Depuis plusieurs années, l’A.N.P.A.A. (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) alerte les pouvoirs publics sur ces insuffisances et incohérences. La lecture de ce rapport confirme que la mobilisation et l’engagement des Pouvoirs publics sont indispensables pour mener une politique volontariste de prévention de l’alcoolisme, comme c’est déjà le cas pour la politique de prévention du tabagisme ou bien de la sécurité routière.

Une première mobilisation des pouvoirs publics à confirmer

Le plan 2007-2011 sur ’’la prise en charge et la prévention des addictions’’ et les ’’Etats généraux de l’alcool’’, s’ils sont soutenus par une volonté politique forte, pourront constituer les instruments d’une évolution décisive prenant en compte la prévention de proximité et la complémentarité des actions entre le dispositif médicosocial spécialisé, l’hôpital et la médecine de ville.

Pour renforcer la cohérence du dispositif addictologique français, l’A.N.P.A.A. se mobilise sur plusieurs projets. Elle soutient la création des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie - CSAPA qui auront des missions transversales sur l’alcool et les drogues illicites. Dans le champ de la prévention, la cohérence du dispositif ne pourra être acquise, avec les Groupements régionaux de santé publique, qu’à condition de considérer les opérateurs associatifs en charge de la prévention de proximité comme de véritables partenaires à qui il faut apporter les moyens nécessaires à des actions s’inscrivant sur le moyen terme.

Autres articles dans cette rubrique

Conférence débat "Marketing de l’alcool, influence et réseaux sociaux : comment mieux protéger les jeunes ?"

À l’occasion de la publication de son rapport sur l’exposition des jeunes au marketing alcool sur les réseaux sociaux, Addictions France organise, le 19 juin 2024 de 8h30 à 10h30, une conférence-débat...

close