Que le Collectif "Liberté, égalité, fraternité" m’excuse du détournement de leur appel (donc nous parlerons juste en dessous), mais la tentation était trop grande. Et simple ! Le contexte le permet et nous y contraint même. Le projet de loi entame sa phase finale puisque la deuxième lecture au Sénat vient de s’achever et qu’il doit maintenant retourner devant les députés aux alentours du 15 juin, pour une validation finale vers le 7 juillet. Ensuite, viendront les décrets d’application que nous espérons estivaux. Mais le contexte nous oblige également à penser un avenir social et solidaire : chômage qui grimpe, conflits sociaux, présence d’une extrême droite forte, ... Ces éléments sociétaux nous imposent la réflexion sur les formes de solidarité. Et pas que sur le plan de l’entraide, mais aussi, et surtout peut être, sur le plan économique. Jamais des pots communs pour tous remplis par chacun n’ont eu autant de sens pour palier les "aléas" de la vie. Nous avons besoin encore plus d’économie sociale et solidaire telle que les pionniers l’ont pensé et réalisé au travers de leurs caisses mutuelles d’assurance, leurs coopératives de consommation, leurs associations d’éducation populaire ! Il nous faut donc bien de l’ESS dans nos vies, encore plus d’ESS dans nos vies, mais de la vraie ESS ! Celle qui donne du sens
Nous en parlions justement au dessus. Le collectif "Liberté, égalité, fraternité" a lancé un appel "Pour un avenir solidaire". Signé par de nombreux réseaux et associations, le CNAJEP l’a signé également. Cet appel rappelle la devise républicaine tout en pointant les inquiétudes exprimées par ces militants sur le présent et l’avenir : le chômage, les inégalités sexuelles, la haine, ... Un bel appel qui devra être entendu...
L’une des grandes peurs des citoyens est la perte du logement. Devenir sans domicile est une vraie inquiétude, surtout quand on sait qu’une partie non négligeable des sans / mal logés le sont alors qu’ils sont salariés par ailleurs. Le Collectif des Associations Unies alerte régulièrement les pouvoirs publics. Là, il réitère et dénonce qu’"aucune réponse concrète et immédiate ne nous a été présentée par le ministère du Logement". Alors que la loi Duflot est mise à mal, on peut s’étonner que la question du logement ne soit pas réglée. Oui, tout simplement réglée, pas "en cours de", juste réglée. Pour la dignité humaine de notre République.
Les jeunes mutualistes ne sont pas contents et ils le disent. La Mutuelle des Etudiants a lancé un message clair au Gouvernement sur les orientations qu’il prend en matière sociale "Nous refusons de laisser le gouvernement sacrifier le régime étudiant pour quelques millions d’économie. Jeunes en formation, en insertion, salariés ou chômeurs, nous aspirons tous à accéder à notre autonomie et à ne pas être considérés comme des ayants droits sous la responsabilité de nos parents". En période de crise, les avancées sociales sont (souvent) remises en cause et cela s’ajoute à une situation déjà compliquée (La mutuelle rappelle que "1 jeune sur 4 est au chômage et 22,5% d’entre nous vivent sous le seuil de pauvreté"). La question de l’autonomie des jeunes est autant une question économique que citoyenne.
En introduction, nous exprimions notre envie de plus d’économie sociale et solidaire. Logique ! Pour nous, mais aussi vu le contexte. Voici deux exemples de secteurs qu’on pourrait qualifiés d’individualistes, mais qui nous donnent une vraie leçon de solidarité. Les premiers sont les agriculteurs qui, avec leurs CUMA, nous démontrent qu’à plusieurs, on peut trouver des solutions à des besoins économiques individuels. Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, de n’y est pas trompé en rappelant "l’importance du réseau cuma dans l’agriculture française depuis de nombreuses années" et à souligner "le rôle majeur des cuma, des acteurs importants de l’agroecologie et du GIEE" lors de l’AG nationale en mai dernier. Les seconds sont les artisants. Leurs coopératives d’achat sont bien entendu un outil permettant un gain économique ("plus nombreux, plus forts") mais également un lieu de coopération et de réflexion pour ses membres. Et probablement un moyen de mieux passer la crise !
L’accélération de l’agenda d’adoption du projet de loi ESS oblige les réseaux à réagir vite et bien. Que ce soit le CNCRES, le mouvement associatif ou d’autres, souvent, ce sont de petites équipes qui sont sollicitées sur des dossiers lourds et complexes. Cela n’empêche pas réactivité et perspicacité comme celles de Coop Fr sur le principe de révision coopérative telle qu’adopté par l’Assemblée Nationale dernièrement. Coop Fr exprime son opposition à la contrainte supplémentaire de "la mise en place d’une instance de saisine interne au réseau coopératif dans le cadre de la procédure de révision, c’est à dire de vérification de la conformité de la coopérative aux principes coopératifs". Cette vérification serait, pour Coop Fr, une vision trop stricte du cadre réglementaire et non une outil d’accompagnement coopératif, avec le risque d’absence du "caractère graduel" d’une éventuelle sanction et et d’une non préservation de "la gouvernance démocratique des coopératives".
Le chômage n’est pas prêt de baisser, c’est en substance ce que nous indique l’UNEDICdans ses dernières prévisions. La courbe ne devrait pas s’inverser avant 2016, même si le ralentissement de la hausse est probable en 2014 et 2015. "Moins de plus" mais toujours plus en quelque sorte. L’entrée en vigueur de la nouvelle convention aura elle aussi un effet "moins de plus" puisque le déficit en 2014 sera moins élevé que prévu.
Les contrats aidés ne sont peut être pas LA solution aux difficultés de travail des demandeurs d’emploi, mais à coup sûr, ils sont un outil de discrimination positive et les jeunes, via les emplois d’avenir, en sont une des populations bénéficiaires. Le Gouvernement a prévu le financement de 45000 postes supplémentaires, ouvrant des perspectives à autant de jeunes dans la galère du chômage ET de la discrimination à l’embauche. Les missions locales, via leur union, "se félicite de l’extension de ce programme qui a fait les preuves de son efficacité grâce à l’action des Missions Locales et revient sur le défi collectif qu’il revêt".
La réforme territoriale prévue en discussion cette semaine a fait couler beaucoup d’encre. Au premier rang, les collectivités elles mêmes se sont exprimées sur les choix. Ne négligeons pas les aspects sociaux de cette réforme sur les agents territoriaux, mais également sur les organisations de nos unions et fédérations. Et des services publics. C’est en substance ce qu’ont exprimé les syndicats. L’UNSA par exemple, constate "que le débat est le produit d’un tête-à-tête, exclusif, entre le gouvernement et les associations d’élus, continuant d’ignorer largement les organisations syndicales" et souhaite prendre toute sa place dans le débat.
Pour terminer, petit satisfecit aux équipes salariée et bénévole des Ecossolies pour les 48 h solidaires de "lancement" du iieu mutualisé vendredi et samedi. Beau temps a rimé avec belle organisation ! Bravo à eux !
Bonne lecture, bonne semaine !