Non content d’avoir gravement détérioré le droit à la retraite des salariés du secteur public et du secteur privé, en 2003, d’avoir ouvert la porte à la privatisation de l’assurance maladie en 2004, le voilà qui, par idéologie, entend contraindre les salariés à travailler une journée supplémentaire, gratuitement, pour le plus grand profit des employeurs, ou bien de perdre une journée de salaire.
L’alibi de l’aide aux personnes âgées ne trompe personne, et montre le cynisme de ce gouvernement.
Les familles et les citoyens, déjà flexibilisées de plus en plus par les assouplissements du droit du travail, n’ont pas à subir encore une nouvelle mesure les privant d’un temps libre de plus en plus rare.
Cette mesure tourne à la mascarade. Certaines entreprises n’en voient pas la nécessité, et préfèrent accorder une journée de congés payés à leurs salariés. Des structures publiques comme les mairies, les conseils généraux, les conseils régionaux, toutes tendances confondues, font de même. Parfois, on propose aux salariés de prendre une journée sur leur RTT...
Peu d’élèves iront à l’école, comme l’a montré l’expérience de Pâques, dans la région nîmoise. Les députés et les sénateurs, qui ont voté cette mesure par solidarité, oublient de se l’appliquer à eux-mêmes, et n’ouvriront pas les Palais de la République, en ce lundi de Pentecôte.
Finalement, seuls les salariés démunis de défense collective risquent de travailler gratuitement.
Mais Raffarin, seul contre tous, s’accroche à ce qui sera son dernier combat antisocial, sachant qu’il sera probablement démis de ses fonctions au lendemain du référendum du 29 mai.
L’Union des Familles Laïques soutient les salariés qui, derrière les organisations syndicales, entendent refuser cette mesure injuste.
Elle appelle l’ensemble du monde du travail à se mobiliser massivement, et à créer les conditions pour que ce coup de force gouvernemental se traduise par un fiasco qui dissuadera tout nouveau gouvernement de recommencer pareille expérience.
Par ailleurs, l’Union des Familles Laïques tient à rappeler sa position sur les jours fériés. Un pays laïque n’a pas à tenir compte, pour des raisons historiques, des seules fêtes catholiques pour définir les jours fériés. La réponse n’est pas d’accorder des jours, de manière inégalitaire, à d’autres religions (notamment musulmane ou juive). Les salariés, enfin, ne doivent pas travailler davantage.
L’Ufal, depuis longtemps, propose que six journées soient accordées à l’ensemble des citoyens de ce pays, autour de symboles forts de la République.
Elle propose de laisser à disposition des salariés cinq autres journées, que chacun, croyant, agnostique, athée, utilisera en fonction de ses choix, en accord avec son employeur.
Cette proposition serait une réponse à la multitude de revendications religieuses, communautaristes ou sectaires qui risquent de diviser la société et le monde du travail. La société civile n’a pas à être segmentée par ces revendications, elle doit au contraire unir l’ensemble des citoyens autour d’un projet laïque, social et émancipateur, porteur des valeurs de la République.