La semaine dernière, nous expliquions que la présence d’un secrétaire d’Etat était, certes, un bon signe, mais que son absence ne signifiait pas non plus la fin de l’ESS. Notre "L’ESS sera t elle prise en compte dans le Gouvernement "Philippe 2" ?" vous a fait réagir en tout cas. Certains disant qu’on se trompait, et autant disant l’inverse. Nous ne recherchons pas la vérité, nous recherchons des points de vue. Les 2 secrétaires d’Etat nommés auprès de Nicolas Hulot n’auront pas de compétences définies, donc pas l’ESS en particulier. Notre secteur est bien attribué à une personne proche de Hulot cependant... M. Thomas Lesueur est son directeur du cabinet adjoint en charge du budget, des finances, des ressources humaines et de l’économie sociale et solidaire (JO du 16/06/17). On s’étonnera de ce montage protocolaire, mêlant 3 fonctions "support" et une "politique"... Souhaitons bon courage à Monsieur Lesueur ! La rumeur court qu’un haut commissaire à l’ESS serait en passe d’être nommé. Un haut commissaire est un responsable de service ministériel, siégeant au gouvernement (Martin Hirsch en a été un entre 2007 et 2010, dans le gouvernement François Fillon). Donc pas un ministre, pas un secrétaire d’Etat, mais un statut intéressant si la rumeur se confirme, même si elle ne donne pas de nom. N’insistez pas !
Tout cela n’empêchera pas l’ESS de continuer à progresser dans les esprits et sur le terrain. On nous rétorquera "Oui, mais si il n’y avait pas eu CECI et CELA, on n’en serait pas là !"... Peut-être... Peut-être pas... Tant mieux si cela a aidé, mais il y aurait toujours eu autant d’idées, d’entrepreneurs, de création d’associations, d’envie de faire autrement et à plusieurs,... La nouvelle mouture de l’Atlas de l’ESS le prouve d’ailleurs ! +5% de salariés en 10 ans dans l’ESS, +1% d’entreprises malgré la crise... Ou à cause de la crise, tant l’ESS est quelques fois considérée comme une roue de secours, voire un substitut des acteurs publics. Débat continuel de l’oeuf ou la poule à être le premier arrivé sur terre... Peu importe le secteur, peu importe la famille juridique, l’ESS progresse et on peut s’en réjouir, dans tous les cas, car cela prouve qu’on peut avancer différemment de l’entreprise traditionnelle ou individuelle. Et le travail réalisé par l’observatoire apporte la qualité permettant de l’étayer !
Ceux qui nous lisent depuis longtemps le savent, nous avions regretté en son temps que la loi sur l’ESS ne s’interroge pas plus sur la place des comités d’entreprise dans le périmètre de l’ESS. Organisme particulier (l’employeur est par la loi le président), mais qui partage bon nombre de valeurs avec l’ESS, les comités d’entreprise sont en danger. En effet, le projet de taxation des oeuvres sociales proposé il y a quelques mois dans le cadre de la loi Travail restent dans les mémoires. L’UNAT a rappelé tout le contexte, tout en appelant à participer au colloque organisé sur le sujet. Les CE sont visiblement toujours en fragilité.
Un rapport de l’inspection générale de la Jeunesse et des Sports intitulé "Evaluation des dispositifs de soutien à l’emploi dans le champ du sport" avance que "L’emploi sportif associatif n’est pas viable sans aides publiques et ne favorise pas la pratique". Des modifications peuvent être apportées, des méthodes peuvent être rendues plus efficaces. Peut-être. Mais ce ne serait pas également la limite atteinte à de la rentabilisation de certaines activités. Culture et sport ne seraient ils pas des secteurs, par définition, non rentables ? Et par voie de conséquences, pas économiquement équilibrés ? En laissant de côté la question de favoriser la pratique... Peut-on toujours rentabiliser un investissement d’argent public par une plus-value économique ? L’impact social doit-il se mesurer économiquement ? A notre niveau, nous n’apportons surtout pas de réponse, juste un questionnement...
Bonne lecture !
Bonne semaine !