Le mois de mai se termine, les beaux jours s’installent... Comme le gouvernement ! Les décrets d’attribution des compétences paraissent. Et c’est comme cela qu’on a pu mettre fin au suspens (insoutenable) de "qui s’occupe de l’ESS ?" ! Par le décret n° 2017-1071, ce sera... Nicolas Hulot, Ministre d’Etat en charge de la transition écologique et solidaire ! On pouvait légitimement se dire que la "transition solidaire" intégrait l’ESS. Soit. Mais l’ESS n’est elle que "solidaire" ? La crainte de voir un séparation entre les familles de l’ESS selon que l’acteur soit marchand ou pas est présente. Le Ministre Hulot va-t-il suivre les mutuelles ? Les coopératives ? L’implication de l’ESS dans les enjeux environnementaux est réelle, mais est elle suffisante pour ce rattachement ? Ou la vision RSE triomphe-t-elle de nouveau sur une philosophie historique de l’ESS comme on peut le constater dans certaines politiques publiques ? D’autant que le statut de Ministre d’Etat en charge de la transition écologique va lui prendre une grande partie de son temps et que son équipe proche a un profil très "écolo"... Reste à installer un secrétaire d’Etat ? Après les législatives... Et pourquoi pas Christophe Itier ? Celui qui a murmuré à l’oreille du candidat Macron pour son programme ESS. Il faut "simplement" qu’il soit élu député... A suivre, car dans tous les cas, les législatives rebattront les cartes, en partie, totalement ou peu...
La même remarque pourrait se faire sur certains autres ministères. C’est en substance ce que rapporte l’UNIOPSS ; autant elle note positivement la présence de personnes de la société civile, autant elle s’inquiète de l’absence de "secrétaire d’État sur ces champs de la solidarité de grande importance : les personnes âgées, l’enfance, la jeunesse, la famille, le logement, la politique de l’autonomie, la politique de lutte contre l’exclusion et de l’inclusion sociale, la politique de la Ville". Comment un aussi large Ministère que celui des Solidarités et de la Santé pourrait investir efficacement les grandes questions de santé et de solidarité dont a besoin le pays ?
L’UNA et Adessadomicile s’interrogent, elles, sur la disparition du le Ministère des Familles et de l’Enfance ainsi que du Secrétariat d’Etat aux Personnes Agées et à la perte d’autonomie. Et la création d’un Secrétariat d’Etat aux personnes en situation de handicap rattaché directement au Premier Ministre ne suffit pas à interroger sur la place de l’aide à domicile dans un Ministère piloté par "Agnès Buzyn, qui a certes un parcours remarquable mais très orienté vers les établissements". Bref, là encore, le changement provoque des remous qui s’expriment. La seule vraie question est de savoir si cette "configuration gouvernementale" préfigure l’après législative ou non...
La FNSEA, l’UDES et l’UNAPL se rappellent aux bons souvenirs du Gouvernementpour participer à la réforme du marché du travail. Les 3 fédérations patronales ne veulent pas être mises de côté dans la discussion pour que les enjeux des secteurs de l’agriculture, de l’économie sociale et solidaire et des professions libérales soient pris en compte. La question de la seule représentativité laissée aux organisations interprofessionnelles est posée de nouveau, selon les 3 organisations sectorielles.
Dans quelques semaines, la plupart des étudiants auront fini leurs examens et se poseront d’autant plus la question de continuer ou pas. Pour les plus hauts sur l’échelle universitaire, le Collectif des docteur.e.s sans poste publie une tribune acide et argumentée sur la précarité et la difficulté malgré de hauts diplômes. Il y dénonce la précarité imposée par l’absence de postes dans le secteur public, mais aussi dans le privé et la pression à l’employabilité qu’ils subissent. La France n’aimerait pas ses docteur.e.s !
Bonne lecture !
Bonne semaine !