Lors de la campagne électorale de 2017, l’UNAF avait interpellé sur les effets néfastes des plans d’économies successifs sur la politique familiale - plus de 4 milliards d’euros par an ont été retirés aux familles - en insistant sur la nécessité de redonner confiance aux familles, et notamment aux jeunes parents. Avec le retour à l’excédent de la Branche Famille, et surtout, face aux signaux alarmants que constituent la baisse du taux d’emploi des femmes, la baisse du recours aux modes de garde et la baisse de la fécondité, on s’attendait à une prise de conscience du nouveau gouvernement et à une rupture avec les vieilles recettes de rabots successifs. C’est avec stupeur et une immense déception que l’UNAF découvre les mesures prévues dans le PLFSS 2018. Décortiquons-en le contenu et la portée.
1. Hausse du Complément mode de garde (CMG) : + 40 Millions d’euros maxi
Cette mesure, exclusivement destinée aux familles monoparentales, y compris les plus aisées, leur permettra d’être mieux remboursées d’une partie des frais de garde de leur(s) enfant(s) de moins de 6 ans. Les couples, y compris les plus pauvres, seront malheureusement privés du bénéfice de cette hausse du CMG. Cette hausse annoncée de 138 euros par mois est un montant maximum qui correspond à des situations rarissimes, qui cumulent faibles ressources et durée de garde très élevée. Dans la réalité, le périmètre de la mesure est étroit (environ 78 000 familles) et le remboursement supplémentaire moyen plutôt proche de 40 euros. Pour toutes les familles modestes, le reste à charge restera élevé, et surtout, sans la mise en place du tiers payant, l’avance en trésorerie demeurera toujours un frein majeur à leur accès aux modes de garde.