En pleine lecture du projet de loi de finances pour 2016 et dans la suite des propos qu’elle a tenus lors de la rentrée sociale, l’Uniopss pointe la nette différence entre les ambitions portées par le gouvernement et le manque de moyens dédiés aux acteurs de la solidarité, au risque de les fragiliser dans l’exercice de leur mission.
Dans un contexte de tension budgétaire très fort, l’Uniopss interpelle le gouvernement ainsi que les parlementaires pour les alerter sur le décalage entre les choix budgétaires et les politiques jugées prioritaires. Les orientations prises dans le cadre du PLF, conduisent à une sous-budgétisation des actions qui permettraient aux acteurs de la solidarité de répondre aux enjeux sociaux actuels.
Le programme de l’hébergement et du logement (programme 177) est une nouvelle fois sous-évalué, générant une insécurité pour les acteurs de ce secteur, aussi bien pour les établissements que pour les emplois. Le gouvernement devra une nouvelle fois établir un décret d’avance pour combler la sous-budgétisation de ce programme. Sans augmentation budgétaire, la gestion saisonnière ne sera pas possible.
La problématique demeure identique pour la mise en place du « plan migrants », si les crédits CADA ne sont pas suffisamment abondés. Il en est de même de l’insuffisance des aides à la pierre pour parvenir à construire les 150 000 logements locatifs sociaux prévus par an dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté, alors que ces travaux permettraient de porter une dynamique dans le secteur du bâtiment.
Concernant la politique du handicap, le gouvernement reste peu enclin à se mobiliser sur les ESAT, qui subissent une véritable diète depuis plusieurs années (gel des créations de places en établissement, instauration de tarifs plafonds...). Cet inquiétant mouvement fragilise tant l’équilibre budgétaire de certains établissements que la situation de nombre de personnes handicapées en attente de place en ESAT.
Sur le champ sanitaire, le programme prévention connait une diminution budgétaire très forte. C’est d’autant moins compréhensible que la prévention est portée comme une priorité par la stratégie nationale de santé.
L’Uniopss s’inquiète aussi des répercussions des baisses des dotations des collectivités territoriales pour la mise en place des actions de proximité, de la vie associative.
Elle souhaite par ailleurs rappeler aux pouvoirs publics que cette sous-budgétisation des programmes sociaux, médico-sociaux et de santé aura des répercussions tangibles sur les personnes et les territoires ruraux, périurbains et urbains, en termes d’emplois, de richesses économiques et de réponses aux besoins des plus vulnérables.