Risque de drainage de l’assurance-vie, crainte de perdre des dépôts... assureurs et banquiers ne voient pas la réforme du Livret A d’un bon oeil. Le monde HLM est en revanche satisfait.

Casse limitée pour l’assurance-vie

Les assureurs, qui sont montés au créneau pour éviter un doublement immédiat du plafond du Livret A, ont échappé au pire. « Cette mise en oeuvre progressive d’un des engagements de campagne de François Hollande montre que le gouvernement entend gérer ce doublement du plafond du Livret A dans des conditions telles que l’augmentation prévisible de la collecte (qui est déjà très élevée depuis plusieurs mois) ne se fasse pas au détriment d’autres formes d’épargne, l’assurance-vie notamment », réagit ainsi le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema). N’empêche, les mesures annoncées hier par Bercy ne font pas leurs affaires alors que la collecte nette d’assurance-vie est négative depuis plusieurs mois. « Les épargnants qui ont leurs livrets au plafond sont de gros patrimoines, soit une clientèle clef de l’assurance-vie. L’assurance-vie sera donc forcément touchée s’ils décident de profiter de l’aubaine », affirme l’économiste Cyril Blesson, du cabinet PAIR Conseil. Et comme l’observe par ailleurs le Gema, « les épargnants ont une démarche d’épargne cohérente qui les conduit à ouvrir un contrat d’assurance-vie une fois qu’ils ont saturé leurs droits à placement sur le livret. Aussi, tout relèvement du plafond du Livret A risque de ralentir la collecte d’assurance-vie. »