Dans certains pays, 85% des étudiants homosexuels, bisexuels et transgenres sont victimes de violences homophobes et transphobes à l’école. Parmi eux, 45% des étudiants transgenres ont abandonné l’école. Les violences homophobes prennent également pour cible 33% d’étudiants perçus à tort comme homosexuels, bisexuels ou transgenres car ils ne se conforment pas aux normes sexuelles et de genre.
Ces conclusions s’appuient sur les résultats du Rapport mondial Au Grand Jour, une réponse du secteur de l’éducation à la violence fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre. Présenté par l’UNESCO à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, ce rapport révèle la nature, l’étendue et l’impact de la violence et présente les réponses du secteur de l’éducation et des recommandations.
Le rapport a été présenté à l’occasion de la Réunion ministérielle internationale sur l’éducation de haut niveau, organisée par l’UNESCO à Paris les 17 et 18 mai, pour débattre de la violence fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Les ministres devraient lancer un Appel à l’action pour affirmer leur engagement et assurer une éducation de qualité pour tous les étudiants.
« En 2015, lors du Sommet des Nations unies pour le développement durable, les dirigeants mondiaux se sont engagés à dispenser une éducation de qualité pour tous et permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être d’ici 2030 », a rappelé Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO. « L’UNESCO reconnaît toutefois qu’aucun pays ne peut atteindre cet objectif si certains étudiants sont victimes de discrimination ou de violence, notamment de harcèlement, du fait de leur d’orientation sexuelle réelle ou supposée ».
Des effets préjudiciables
Il s’agit de la première synthèse mondiale de données sur la violence liée à l’orientation sexuelle et au genre dans le cadre scolaire. Elle recense également les réponses des systèmes éducatifs dans le monde. Malgré l’absence de données relatives à certains pays, le Rapport montre que la violence homophobe et transphobe a un impact significatif sur l’éducation, les perspectives d’emploi, la santé et le bien-être.
En Chine, 59% des personnes LGBT ayant répondu à un sondage déclarent que le harcèlement a eu un effet sur leurs résultats scolaires, tandis qu’en Australie il existe une forte corrélation entre les brimades subies et le manque de concentration en classe, des résultats scolaires plus faibles et l’assiduité en classe pour les jeunes transgenres.
La violence homophobe et transphobe se traduit aussi par un niveau de santé physique et mentale dégradé qui peut prendre la forme d’angoisses, de peur, de dépression, d’atteintes infligées à soi-même voire de suicide. Des études menées en Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne et aux Etats-Unis montrent que les élèves et les jeunes LGBT sont de deux à cinq fois plus susceptibles d’envisager ou de commettre une tentative de suicide que leurs pairs hétérosexuels.
L’UNESCO recommande que les réponses des systèmes éducatifs s’appuient sur les droits, se concentrent sur les élèves, soient participatives, tiennent compte du genre et de l’âge, s’appuient sur les faits et prennent en considération le contexte culturel.
Des ministres de plusieurs pays se réunissent avec des responsables de la société civile et des agences multilatérales le 18 mai pour lancer un Appel à l’action destiné à lutter contre les violences homophobes et transphobes dont les effets néfastes sont décrits dans le Rapport.