Des centaines de milliers de personnes se sont engagées dans des relations par lesquelles chacun enseigne aux autres, relations entre tous les âges et toutes les situations sociales, génératrices de fiertés individuelles et collectives au sein de l’improbable épopée des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs. Les vertus de ce modèle sont innombrables et ébranlent plusieurs de nos croyances économiques.
À l’heure où l’économie du partage connaît un engouement comme modèle économique alternatif, mais aussi comme autre manière de consommer, l’initiative des Réseaux d’échanges réciproques des savoirs est peut-être encore plus intéressante, car elle permet de montrer qu’en matière de ces biens que sont les savoirs tout le monde peut échanger, même ceux qui croient n’être propriétaires de rien.
Une expérience fondatrice
Dans les années 1970, Claire Héber-Suffrin, institutrice à Orly, se rend compte que ses élèves, dits « en difficultés », ont une curiosité sur laquelle elle peut s’appuyer. Elle les emmène un jour faire un dossier sur la vie dans les HLM.