Un Français sur trois est membre d’une coopérative. Ils sont ainsi plus de 28 millions qui, par leur banque, leur magasin d’alimentation ou leur logement, sont rattachés à la grande famille des entreprises coopératives. Un secteur étonnant qui se distingue par sa gouvernance et ses finalités.
À Strasbourg, en 2001, trois amis décident de mutualiser une voiture. Aujourd’hui, Citiz est un réseau d’autopartage de 1 200 véhicules et 40 000 utilisateurs présent dans plus de 100 villes. Sur les côtes françaises 150 structures maritimes ont lancé en 2016 le projet « Pechpropre » pour gérer les déchets marins. Elles sont toutes regroupées sous la bannière de la Coopération maritime. À Pied-de-Borne, au fin fond de la Lozère, un groupe d’habitants a relancé l’épicerie du village, dernier commerce local. En Normandie, Acome, plus de 1500 salariés, est l’entreprise leader en Europe pour les câbles automobiles et la fibre optique. À Villeurbanne, 18 sociétaires ont construit ensemble leur immeuble d’habitation. Ils se sont appelés Le Village vertical. Les quelque 1 579 magasins U installés en France affichent avec fierté qu’ils ne sont pas des commerçants comme les autres. À Paris, près de 900 travailleurs indépendants sont abrités sous le chapeau de Coopaname. Créée en 1887, Terrena réunit 21 500 exploitations agricoles autour d’un projet fédérateur pour créer un lien direct entre agriculteurs et consommateurs. Le premier fournisseur français d’énergie 100% renouvelable est né en 2005 et s’appelle Enercoop. L’inventeur du chèque déjeuner, en 1964, a décliné depuis de nombreuses autres formules (chèques cadeaux, vacances, domicile…). Il s’appelle Up. Le point commun de ces entreprises de tailles et de secteurs aussi variés ? Ce sont toutes des entreprises coopératives. Elles sont près de 23 000 en France qui animent économiquement les territoires par leur activité, les emplois qu’elles ont créés et leur engagement social qui dépasse leur strict cadre économique.