Près de Guingamp, une usine de masques chirurgicaux et FFP2 a ouvert, employant une vingtaine de salariés. Mois après mois, voici le récit de la naissance de cette société coopérative d’intérêt collectif.
En un coup d’œil, Aurore Ruellan repère une anomalie sur la soudure de l’élastique. Le masque chirurgical défectueux vient de sortir de la très longue machine installée à la Coop des Masques, dans l’ancienne usine d’Alcatel de la zone industrielle de Grâces, à la lisière de Guingamp dans les Côtes-d’Armor. La conductrice de ligne n’a perdu aucun de ses réflexes. Elle les a acquis pendant cinq ans à la chaîne d’une autre usine de masques, à 30 kilomètres de là, à Plaintel, jusqu’à ce que son nouveau propriétaire, Honeywell, se sépare des intérimaires. Enfin la salariée de 42 ans retrouve ce monde de l’industrie textile qu’elle affectionne, après une décennie marquée par une reconversion, puis par un accident qui l’a clouée trois longues années dans une chaise roulante et une formation aux métiers industriels et à la maintenance technique. Aurore Ruellan n’est pas la seule à juger que les conditions y sont meilleures qu’ailleurs. L’atmosphère n’est pas humide, il n’y a pas de saleté, l’ambiance est bonne. Quand elle a appris la création de la Coop des Masques, elle a informé son mari et ses filles de son désir de postuler. Et finalement, le lieu retenu n’est qu’à un quart d’heure de chez elle.