Via la loi sur l’égalité des femmes et des hommes, le gouvernement va lancer une expérimentation qui consiste à verser directement à l’assistant maternel, l’aide à la garde d’enfants (le complément de libre choix du mode de garde – CMG) normalement versée aux parents employeurs. La demande des réseaux ADMR, FNAAFP-CSF et UNA était d’élargir cette expérimentation aux services prestataire de garde d’enfants au domicile des parents
Ces services, particulièrement adaptés aux horaires atypiques de travail, seuls à proposer de s’occuper de l’ensemble de la fratrie, même des plus de 6 ans et à dispenser les parents des responsabilités d’employeurs, n’ont pas été jugés dignes d’intérêt pour les familles modestes, en reprise d’emploi ou en situation de monoparentalité. C’est dire la méconnaissance des besoins de ces mêmes parents, qui eux plébiscitent ces services dès qu’ils y ont recours.
Sur les territoires, les acteurs impliqués l’ont compris et aménagent localement des fonctionnements permettant d’aider l’insertion professionnelle en levant les freins que constituent la garde des enfants et l’avance financière, inenvisageable pour les familles les plus modestes.
Ces démarches resteront donc ponctuelles et l’évaluation globale qui aurait pu en être faite ne se fera pas. Car, notre demande d’élargissement est restée vaine malgré nos interventions auprès des ministères et le soutien des parlementaires.
Ce choix politique crée de fait un droit à deux vitesses pour une même population et une même prestation légale, selon le mode de garde en place. Il pénalise gravement les familles modestes et/ou monoparentales qui auraient besoin de confier leur(s) enfant(s) à ces services. Ces familles trouveront sans doute d’autres moyens pour gérer des horaires ou des situations dont personne ne s’occupe véritablement aujourd’hui. Moyens relevant le plus souvent du « système D », avec tous les risques que cela pourrait occasionner pour les enfants, mais aussi pour la pérennisation de la reprise d’emploi.
Certes, on nous parle de regarder la question à l’issue de l’expérimentation adoptée, mais l’ADMR, la FNAAFP-CSF et UNA restent perplexes sur cette éventualité à deux ans. Et surtout la question est : peut-on aujourd’hui dans les conditions de vie des plus modestes, face aux constats unanimes de progression de la pauvreté, surtout pour les familles monoparentales se priver pendant deux ans encore d’un outil d’insertion qui fait ses preuves, quotidiennement, quand il est utilisé ?