300 millions pour l’emploi direct à domicile mais aucune mesure pour les services d’aide à domicile !

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300 millions pour l'emploi direct à domicile mais aucune mesure pour les services d'aide à domicile !

L’annonce de la baisse des charges sur l’emploi direct n’arrive pas à dissimuler les renoncements des pouvoirs publics vis-à-vis de l’aide à domicile pour les plus fragiles. Aucune mesure, en effet, n’est programmée pour les services d’aide à domicile et leurs 220 000 salariés.

Les fédérations des services d’aide à domicile espèrent avec les pouvoirs publics que la lutte contre le travail dissimulé portera un jour vraiment ses fruits. Baisser les charges de l’emploi direct aidera sûrement un peu. Nous l’espérons, notamment pour l’activité de nos réseaux qui relèvent du mandataire, c’est-à-dire de l’emploi direct mais avec le soutien et la sécurité que peut apporter une structure pour prévenir les difficultés liées aux missions de l’employeur.

En revanche ignorer la branche de l’aide à domicile illustre le manque d’ambition et de réalisme des pouvoirs publics. Face à une société qui sera de plus en plus confrontée à la prise en charge de la perte d’autonomie, le gouvernement ne semble pas vouloir prendre les mesures de fond minimum. La loi d’adaptation de la société au vieillissement, qui vient d’être présentée en conseil des ministres, comporte des dispositions intéressantes, mais les moyens envisagés pour sa mise en œuvre sont particulièrement insuffisants. Par ailleurs, elle n’est toujours pas inscrite au calendrier parlementaire et l’on peut craindre qu’elle ne soit pas examinée par le parlement avant, au mieux, début 2015.

L’aide à domicile est un des piliers de la prise en charge des personnes les plus fragiles. L’attentisme des pouvoirs publics met ainsi en grande difficulté un pan entier de la solidarité nationale. Les services de l’aide à domicile associative ne bénéficieront pas, on le sait, du crédit impôt compétitivité emploi qui profitera au seul secteur lucratif. Les fédérations demandent la mise en place d’un dispositif comparable pour les associations. Le gouvernement reste sourd à leur demande.

Aujourd’hui de très nombreux bénéficiaires renoncent à tout ou partie de leur plan d’aide car leur reste à charge devient trop important pour leurs ressources. De leur côté, les salariés de la branche sont victimes de la volonté des pouvoirs publics de geler toute augmentation – même minime – des salaires depuis 2009 bloquant ainsi plus de 27 000 salariés ETP au Smic.

Le vrai tableau de l’aide à domicile est celui de la paupérisation des salariés, des bénéficiaires et des structures.

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