Il y a encore 40 ans, information et accès à la contraception étaient interdits par la « loi de 1920 ».
Le souci nataliste mis en avant masquait une résistance farouche à donner aux femmes le droit de maîtriser leur procréation : entre 1956 et 1967, 11 propositions de lois seront déposées par des formations de gauche pour modifier la loi de 1920 et toutes seront repoussées.
A la croisée des campagnes électorales, d’une forte aspiration de la société (le Mouvement Français pour le Planning familial informait et procurait des moyens de contraception depuis 1956 et comptait 100 000 adhérent-es), et du développement des techniques médicales (Pincus avait mis au point la première pilule contraceptive en 1956), la Loi Neuwirth est adoptée en 1967.
Même si elle perçue comme très restrictive et très décevante par rapport à l’attente des militants du MFPF et d’une grande partie de la population, elle marque une étape dans le mouvement qui ne cessera de s’amplifier pour obtenir la libération de la contrainte procréative subie par les femmes.
Elle ouvre cette période où la libre disposition de leur corps sera un axe central de leurs revendications.
La loi Neuwirth a permis que la contraception ne soit plus réservée aux personnes nanties, en démocratisant son accès.
Aujourd’hui 80 à 85% des naissances sont planifiées contre 15% dans les années 60 (INED).