Refusant de considérer l’exclusion comme "une fatalité", la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) a lancé, mardi 24 janvier, ses états généraux contre l’exclusion, au cours desquels la FNARS doit réaliser "un état des lieux rigoureux" de la situation.
La Fédération doit ainsi élaborer des propositions, avec pour ambition, selon sa présidente Nicole Maestracci, de les soumettre aux candidats aux élections législatives et présidentielle de 2007 afin qu’ils puissent en reprendre certaines dans leur programme électoral.
Lancée mardi à Paris, en présence d’une soixantaine de représentants locaux de la FNARS, la démarche doit se dérouler en plusieurs phases, avec une première étape interne, de consultation des adhérents des 22 associations régionales et 90 délégations départementales de la fédération jusqu’en avril 2006, avant d’en débattre avec les autres grands réseaux associatifs, les partenaires sociaux et les élus locaux et nationaux jusqu’à l’automne. Le livre des états généraux de la FNARS devra être présenté à l’occasion du congrès des 50 ans de la FNARS, les 16 et 17 novembre 2006, pour servir de base aux discussions avec les candidats des différentes échéances électorales de 2007.
"Il n’est plus seulement question d’une aggravation de la précarité, mais aussi d’une évolution du visage de la précarité", a souligné mardi Nicole Maestracci, en évoquant, par exemple, les centres d’hébergement conçus à l’origine pour accueillir des hommes seuls et de plus en plus confrontés à l’accueil de familles avec enfants.
Alors que les pouvoirs publics multiplient les effets d’annonces en situations d’urgence (comme les incendies d’hôtels meublés de l’été 2005 ou la crise des banlieues), "ces annonces successives ne répondent pas aux questions et à nos attentes", a-t-elle affirmé, en précisant que "notre démarche n’est pas seulement de demander plus de moyens, mais aussi plus de cohérence dans la prise en charge des personnes en difficulté".
A l’heure où la décentralisation délègue de plus en plus de compétences dans le domaine social aux collectivités territoriales - des délégations pas toujours accompagnées des transferts de moyens correspondants, a-t-elle d’ailleurs remarqué -, la présidente de la FNARS a mis en avant "un manque de visibilité et de pilotage", et déploré que les associations se retrouvent ainsi souvent "seules et soumises à des injonctions contradictoires de la part de l’Etat et des collectivités", sur la façon d’exercer leur mission de service public.