5 PROPOSITIONS EN FAVEUR DE LA COHESION SOCIALE
Le 7 novembre, la Conférence Permanente des Coordinations Associatives, organe représentatif
du mouvement associatif organisé, a présenté 5 propositions pour que l’emploi dans les
associations se développe en cohérence avec les objectifs affichés de cohésion sociale.
Le monde associatif dénombre 1.6 million d’emplois (équivalent du secteur automobile
français), justifie d’une hausse de + 58 % d’emplois créés entre 1990 et 1999, soit 5% de l’emploi
salarié français.
1,6 million d’emplois sans aucune reconnaissance : où est la logique ?
Les politiques publiques successives qui ont amené les associations depuis 25 ans à prendre en
charge des centaines de milliers d’emplois aidés doivent répondre à un antagonisme : comment
mener à bien leur objet social nécessitant un niveau de personnels qualifiés, tout en contribuant
aux missions publiques de Cohésion Sociale ? D’autant que l’annulation des crédits-projets
fragilise leur pérennité.
La question de l’avenir du modèle associatif français est aujourd’hui posée. Les annonces récentes,
sans concertation avec la grande majorité du monde associatif, renforcent l’inquiétude !
5 propositions pour développer l’emploi dans les associations en tant que facteur de cohésion
sociale :
Considérant les spécificités de l’emploi associatif, le volume d’emploi que ce secteur représente, et
sa contribution essentielle à la cohésion sociale, la CPCA formule les cinq propositions suivantes
afin de permettre l’établissement d’un dialogue et un partenariat constructifs sur l’emploi dans les
associations.
L’organisation par le ministère de l’emploi d’une table ronde sur l’emploi associatif
Il est indispensable de reconnaître le secteur associatif comme un véritable interlocuteur sur ce
thème. Cette table ronde aurait pour objectif de discuter des conditions d’ouverture des
institutions où se débattent les questions d’emploi (conseil d’orientation pour l’emploi, comité
supérieur de l’emploi...), et de l’institutionnalisation de la concertation sur les politiques publiques
de l’emploi.
La mise en oeuvre généralisée des conventions pluriannuelles d’objectifs et leur application
La création d’emplois passe par le développement d’activités. Son développement est donc
directement lié à la sécurisation de l’économie associative. Considérant la part importante des
pouvoirs publics, et notamment de l’Etat dans le financement des projets associatifs, la CPCA
demande la consolidation et la sécurisation des relations financières avec les associations tel que le
promeut la charte des engagements réciproques conclue le 1er juillet 2001 entre l’Etat et la CPCA.
La mise en oeuvre généralisée des conventions pluriannuelles d’objectifs et leur respectueuse
application, conformément à la circulaire du premier ministre du 24 décembre 2002, est
indispensable.
La mise en cohérence des différentes politiques de l’emploi, en partenariat avec les
représentants du secteur associatif
L’emploi est un enjeu majeur de cohésion sociale comme le montre l’engagement de l’ensemble
des services de l’Etat et de nombreuses collectivités locales, notamment les conseils régionaux avec
les programmes d’emplois tremplins. Dans cette bataille pour l’emploi, tous sont persuadés de la
contribution centrale du secteur associatif. Mais cette multiplicité d’acteurs, dont certains
apprécient mal les enjeux associatifs, créée à tous les échelons une confusion. Des concertations sur
l’emploi associatif pourraient être systématiquement organisées au niveau régional entre les
associations et les représentants de l’Etat, du service public de l’emploi et des collectivités locales.
le maintien et le développement des politiques de soutien et d’accompagnement aux
responsables associatifs
Le bénévolat constitue le socle de tout projet associatif. C’est cet investissement humain qui
détermine la qualité des projets et par voie de conséquence des emplois. Or la complexité
croissante de la gestion d’une association constitue un frein réel à la prise de responsabilités et au
développement de l’emploi. Dès lors, la CPCA demande un soutien accru aux têtes de réseaux, à la
consolidation des dispositifs locaux d’accompagnement et l’approfondissement de leurs liens avec
les réseaux associatifs, à l’augmentation significative des crédits affectés à la formation des
responsables bénévoles.
La mise en place systématique d’une évaluation partagée des politiques publiques de
l’emploi aidé et la valorisation de la contribution spécifique des associations
Depuis près de 30 ans, du TUC aux contrats d’avenir, l’ensemble du secteur associatif est le
principal acteur des politiques publiques de l’emploi aidé. Sur cette même période, la CPCA ne
peut que constater l’absence d’une réelle évaluation de ces politiques tant en terme d’insertion des
publics cibles que d’effets produits sur le secteur associatif.
Selon Jacques DEMEULIER, Président du groupe emploi de la CPCA : « L’emploi constitue un des
moyens importants de l’action associative (...) Il est frappant que l’association sans salarié soit rarement
sujet de critiques. Mais dès qu’elle recourt à l’emploi, elle devient sujet de nombreuses contestations et
remises en cause, notamment de la part du secteur marchand. Défendre la spécificité associative, qui n’est ni
une entreprise ni un service public, constitue une des missions essentielles de la CPCA. »
Un ouvrage de synthèse sur l’emploi dans les associations :
A la suite d’un colloque sur l’emploi dans les associations, l’ouvrage L’Emploi dans les associations,
numéro spécial du bulletin de la CPCA « La Vie Associative » a été réalisé par la CPCA avec le soutien
de l’AVISE et du FONJEP. Il synthétise les travaux menés depuis 2 ans en partenariat avec les
syndicats employeurs associatifs.
L’emploi dans les associations en chiffres :
1 million d’associations en France, dont 145 000 associations employeurs, soit 16%.
+ 6% d’emplois en moyenne par association entre 1990 et 1999, + 58% d’emplois créés sur cette période.
1,6 million d’emplois, soit 900 000 ETP*, ce qui représente 5% de l’emploi salarié en France (dont 50% dans
le secteur sanitaire et social), un secteur associatif deux fois plus employeur que l’hôtellerie et la restauration,
30% de plus que le secteur de la construction.
42% des associations déclarent employer des emplois aidés, soit 90 000 associations.
36% de part d’emplois à temps partiel et/ou à durée déterminée.
2/3 des emplois associatifs sont occupés par des femmes.
100 000 postes créés avec les emplois jeunes dans le monde associatif entre 1997 et 2002.
45 000 nouveaux contrats aidés (d’avenir et d’accompagnement dans l’emploi) attendus par l’Etat dans le
secteur associatif (hors secteur sanitaire et social).
58% des ressources des structures employeurs associatifs proviennent des financements publics (Etat,
collectivités, prestations).
*ETP : Equivalent Temps Plein