La Couverture maladie universelle (CMU), devenue en dix ans un pilier de la protection sociale à la française, a amélioré l’accès aux soins des plus démunis, sans gommer pour autant l’exclusion dans le domaine de la santé. "C’est une réalisation sociale importante qui a eu un véritable impact", juge Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé de Sciences Po, qui a organisé, le 8 septembre 2009, à Paris avec le Fonds de financement de la CMU un colloque sur les dix ans de la CMU, créée en 1999.
"Le débat parlementaire avait été alors assez vif, mais plus personne aujourd’hui ne remet en cause la CMU", constate celui qui fut porteur du projet au sein du ministère des Affaires sociales de Martine Aubry. L’universitaire voit aujourd’hui défiler "de nombreuses délégations étrangères qui viennent étudier la CMU, devenue un symbole du système de santé français". La CMU avait deux objectifs initiaux. Il s’agissait d’abord de garantir un accès à l’assurance maladie de base pour tous. On estimait alors que 150.000 personnes, sans être forcément démunies, ne disposaient d’aucune couverture maladie du fait de situations atypiques (soutiens de famille, rentiers...).