Dans un monde marqué par la confiscation des savoirs au profit de l’idéologie dominante, l’éducation par tous, tout au long de la vie, devient un enjeu démocratique à part entière. Les mouvements d’éducation populaire ont, à la base, toujours été des mouvements de résistance.
L’école doit-elle se contenter d’instruire, ou contribuer aussi à la formation du citoyen ? Ce débat éclabousse à nouveau l’actualité. La nomination de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l’Éducation nationale, à quelques jours de la rentrée scolaire, a déclenché les foudres de l’UMP contre la ministre qui avait défendu les « ABCD de l’égalité ». L’éducation nationale a-t-elle pour fonction d’enseigner l’égalité hommes-femmes, de lutter contre les préjugés sexistes ? Entretenant une confusion coupable, la droite et l’extrême droite se sont saisies de l’occasion pour s’ériger contre la notion de genre qui met l’accent sur la construction sociale dans les comportements sexuels. Dixit une approche des savoirs qui donne à comprendre la complexité de la vie, des cultures, des sciences, de l’histoire, de l’économie ou encore des comportements humains. La droite, et avec elle les mouvements les plus conservateurs, milite pour une éducation nationale réduite au minimum de l’instruction : donner à chaque enfant un socle commun de connaissances, savoir lire, écrire et compter à la fin de la scolarité. Cette polémique ne date pas d’hier et recouvre un débat qui ne concerne pas que l’école.