Le mouvement altermondialiste, né d’initiatives sud-américaines et européennes, peut-il acquérir une dimension... mondiale incluant l’Afrique ? Doit-il demeurer un lieu de débat et de construction d’un réseau informel ou se structurer en mouvement politique ? Les deux interrogations dominent les discussions du Forum social mondial (FSM) qui, pour la première fois depuis sa création à Porto Alegre (Brésil) en 2001, a été éclaté, cette année, en trois lieux répartis sur trois continents. Au forum de Bamako (Mali), organisé du 16 au 23 janvier, a succédé celui de Caracas (Venezuela), qui a pris fin le 29. Un troisième rassemblement, programmé dans la foulée à Karachi (Pakistan), a été reporté en mars, pour cause de séisme.
L’idée de ce "forum polycentrique" avait été retenue par défaut, comme un compromis entre des organisations partagées sur les moyens de remédier au sentiment d’usure qu’avait fini par inspirer la "grand-messe" annuelle destinée à répliquer au Forum de Davos qui réunit les décideurs de la mondialisation. Aux responsables souhaitant maintenir annuellement la pression s’opposaient ceux qui défendaient le passage à un rythme bisannuel, moins coûteux.